Mister Patrick is back !


Par les temps qui courent, pour ce nouveau voyage, le plus dur n'était pas d'atteindre AMBON dans les Moluques sud à plus de 12000 km de Leyris mais Nîmes préfecture du Gard à 30 km d'Alès où nous laissons notre voiture pour les 3 mois de notre escapade hivernale ; le TGV NIMES-PARIS nous avait été confirmé et la chance a été avec nous, un des deux TER ALES-NIMES maintenus nous permettait d'assurer cette correspondance NIMES-PARIS, nous étions sauvés.

Quitter Leyris est plus difficile que de tirer la porte de son appartement parisien, ça se prépare et une Check list est de rigueur pour ne rien oublier qui va des vidanges des robinets en cas de gel jusqu'au programme de la chaudière qui permettra d'assurer un hors gel sans épuiser notre réserve de fuel. Il ne faut pas oublier la nourriture pour les chats dont Josette va assurer "la garde", ça fait plusieurs mois qu'on la prépare en lui disant qu'on va au bout du monde et en la quittant elle ne trouve rien de mieux à nous dire que c'était bien d'aller un peu voir la famille ! 

Après deux nuits à Paris, un taxi au lieu de notre habituel RER nous emmène à Roissy où nous nous enregistrons tous seuls comme des grands, tout en râlant évidemment contre la suppression du personnel rampant qui avant faisait tout à notre place, à la longue on va bien finir par y arriver .... Sans râler, pour Dominique ce sera un peu plus dur !

Depuis notre triste expérience sur la JORDANIAN Airways où nous avions failli nous convertir à l'Islam pour avoir un verre d'eau et nous retrouver à La Mecque, nous cassons un peu la tirelire et nous essayons de prendre des vols un peu plus humains correspondant à notre âge, donc cette année ce fut un vol AIR FRANCE/KLM direct sur Kuala Lumpur avec seulement en début de voyage une petite escale à Amsterdam juste pour rigoler.

C'est AIR FRANCE qui assure Paris-Amsterdam, donc rien à dire ou presque, la prise en mains pour la suite par mes amis bataves correspond bien à leur personnalité : professionnalisme, manque de goût évident dans le costume du personnel et radinerie pour le reste, ils ont attendu que nous soyons presque endormis pour nous offrir le coup de champagne du nouvel an pour être bien sûr qu'on n'en redemande pas, même notre voisin, qui depuis le début mangeait halal et buvait de l'eau, y a eu droit.

Sans être chauvin, le Boeing 777 est nettement moins confortable que l'airbus 380 où même en classe économique (quel vilain terme, je préfèrerais celui de classe touriste) on est à ses aises, c'est donc un peu fourbus que nous sommes arrivés à Kuala Lumpur, mais qu'importe, c'est l'après midi, c'est un nouvel an qui commence, ce sont les vacanceil fait chaud et nous avons le mode d'emploi.
Le manque de sommeil suite  à ce genre de voyage nous laisse la force pour atteindre les bus,  qui ici ne sont pas en grève, pour nous emmener à destination, l'aéroport est relativement éloigné et l'arrivée sur K.L (ce n'est pas snob de désigner Kuala Lumpur par K.L, c'est simplement local)  est toujours encombrée et Dominique en profite pour piquer un peu du nez, la navette qui prend le relais pour nous emmener à l'hôtel nous fait comprendre que nous sommes le 1 janvier et qu'une petite augmentation de tarif serait la bienvenue, c'est tellement demandé gentiment qu'on ne peut pas refuser.
Comme pour l'avion, nous tapons un peu plus haut pour l'hébergement, bien nous en a pris car en passant devant notre hôtel habituel nous voyons qu'on y pratique de gros travaux de surélévation de deux étages et comme il se doit en Asie il continue à être ouvert à la clientèle, je plains de tout coeur les pauvres clients obligés de subir toute la journée.
Notre nouvel hôtel, dans le même quartier central et vivant de Bukit Bintang, est super, classe avec piscine et tutti quanti, comme nous ne sommes pas réellement pressés on s'y installe pour 5 nuits car on veut récupérer pour pouvoir poursuivre notre voyage dans de bonnes conditions physiques, on a bien quelques projets de visites de lieux que nous connaissons déjà mais nos projets vont tomber rapidement à l'eau et notre séjour va se limiter à dormir, à traîner à pieds notre misère en ville sous la chaleur, à boire des lime juices et à "bouffer", il faut dire que K.L est une grande étape gastronomique pour celui qui aime la cuisine asiatique ..... et le piment.

Précisons que marcher en ville n'est pas à K.L une simple marche, c'est un véritable parcours du combattant, car cette ville depuis que nous la connaissons (37 ans) est en incessants travaux, on modernise, on construit, pas si mal que ça, mais on ne finit pas les trottoirs, conclusion il n'y a pas un trottoir qui autorise la moindre inattention car une tête en l'air risque de se terminer dans un trou d'égout béant ou une marche d'une hauteur hors norme, et en passant devant l'hôpital proche de notre hôtel on n'a pas tellement envie d'y aller !  Conclusion, on fait l'aller à pieds puis le retour en taxi.

Je vois la tête de la réceptionniste de l'hôtel à chaque fois que nous arrivons en apercevant les douze lettres de mon nom de famille, ça se termine toujours par Welcome.....Mister Patrick !  Et cette fois ci j'ai été servi, à tout propos j'y avais droit, ce n'est pas pour me gêner , ça donne l'impression d'être reconnu et attendu, on se sent comme à la maison.

Parlons en de cet hôtel : idéalement situé, matériellement super et moderne, tout confort, salle de bains impeccable, impressionnante vue du lit sur les fameuses tours PETRONAS qui dominent K.L, merveilleusement  éclairées la nuit, on avait demandé lors de la réservation "non fumeur et étage élevé" on a tout eu, mais c'était  oublié que, même en Asie, le bruit monte et que nous avions en plus de la vue sur les tours, la musique du bar situé en dessous qui ne s'arrêtait qu'à minuit 30 avec un petit extra le vendredi soir et le samedi soir, on en est arrivé à regretter notre ancien hôtel où les travaux devaient quand même s'arrêter le soir, donc hôtel à conseiller avec la demande spéciale de "avec vue sur la piscine"  on saura pour la prochaine fois.

Tout cela est bien sûr un peu exagéré, car nous avons fini par récupérer un peu et envisager la suite de notre voyage sereinement car la suite va le prouver si Dominique avait un peu "bossé" sur notre voyage, moi come d' hab j'allais commencer à envisager le problème sur place !

.../... À SUIVRE 

KUALA LUMPUR-MAKASSAR

Harcelé par mes 254.829 followers, je me sens obligé de reprendre mon récit de voyage que me jalouserait Jules Verne, s'il était encore en vie !
On aura compris que Dominique et moi ne sommes plus prêts à prendre n'importe quel vol à n'importe quelle heure, car si 8 heures du matin ce n'est pas très tôt, en revanche, le temps de se rafraîchir un peu, de boucler les bagages, d'avaler 3 biscuits plus une heure de taxi pour atteindre l'aéroport plus les 3 heures imposées avant le départ, ça fait se lever vers 3H30 du matin, à nos âges il faut trois jours pour s'en remettre, pour peu qu'ils mettent la clim à fond et c'est 10 jours de traîne misère, donc ou l'on reste chez soi dans son lit douillet où on organise son voyage en fonction des horaires des avions, ce qui encore plus difficile si on cherche des tarifs sur des compagnies low-cost mais sérieuses, genre AIR ASIA. 

En repérage à Leyris, on avait trouvé un vol KUALA-MAKASSAR (Indonésie) vers 13 h, ce qui est dans notre créneau, impossible à retrouver car cette destination n'est assurées qu'une fois par jour par cette compagnie, c'est bien simple quand un avion AIR ASIA décolle,  il fait un circuit en boucle,  à chaque destination il ne reste au sol que demi heure, le temps de décharger et de recharger après un coup de plumeau sur les sièges. Le hasard avait fait que dans notre première recherche nous avions posé au hasard la date de lundi et c'est le seul jour où l'avion décolle à 13h30 au lieu des 8h30 comme toute la semaine, celui là était pour nous il valait mieux rester un jour de plus à K.L que d'avoir à se lever aux aurores.

Voyager longtemps en Indonésie n'est pas aussi simple qu'en Malaisie où d'emblée à l'arrivée sans aucune démarche, on vous accorde 90 jours. 

Pour l'Indonésie, on vous accorde gratuitement 30 jours au delà desquels il faut nécessairement partir dans un pays voisin..... pour éventuellement revenir le lendemain et avoir à nouveau 30 jours, c'est bien mais fatiguant et pas bon marché, pour les voyageurs aguérris ça s'appelle un RUSH VISA, et il faut garder en mémoire que les indonésiens sont très à cheval sur ces 30 jours, on se souviendra qu'il y a deux ans même ZIDANE n'a pu me faire échapper à une amende pour 1 petit jour supplémentaire ..... correspondant au prix du visa !

Donc, fort de cette expérience, nous avions décidé de prendre notre visa depuis la France, ce sera plus sûr, mais cétait oublié que la France état déjà en grève début décembre, envoyer nos passeports à Paris au risque de ne pas les récupérer en temps utile, ce n'était pas raisonnable, mais entre temps on avait découvert l'existence du V.O.A (Visa on arrival)) payant en à l'arrivée pour 60 jours à condition d'entrer dans certaines villes habilitées à le délivrer et MAKASSAR en fait partie, alors tout va bien, ce fut notre choix.

À titre anecdotique, le 3 décembre, j'ai fait, non sans mal, sur internet une demande de permis international (qu'il y a peu, on obtenait en sous préfecture à Alès en deux coup les gros !!!!) le lendemain on a accusé réception de ma demande, en m'assurant qu'il me serait envoyé sous quinze jours à mon domicile avec l'enveloppe timbrée que je m'était empressée d'envoyer, nous sommes partis le 30 sans l'avoir reçu et j'ai reçu hier, 14 janvier,  un mail me disant que ma demande " a été bien transmise pour instruction aux services de l'Etat", il valait donc mieux partir sans permis international que sans passeport.

Le vol KUALA-MAKASSAR, plus de 3 heures quand même, s'est passé sans problème même pour l'enregistrement et les bagages, où nous sommes devenus spécialistes même en terre étrangère.

A l'aéroport de MAKASSAR (anciennement UJU PANDANG) les choses sont clairement annoncées à l'arrivée en TRÉS TRES GROS : "ZONE DE PROBITÉ" "POURBOIRES INTERDITS" , ah, me disais je, "in peto" ça y est finie enfin la corruption, ils ont fini par comprendre, j'en rigole encore, on aperçoit avant le contrôle policier le bureau des V.O.A, c'est pour nous, on y va, une petite affichette mentionne le prix attendu 35 US$ par personne, mais la petite derrière le comptoir m'annonce que c'est 38$, il n'ont pas eu le "temps de changer l'affichette" avec son petit sourire elle nous a piqué 3$ par personne, elle nous donne un reçu sur lequel il est marqué 25US$, là je vais être indulgent, je considère qu'ils n'ont pas eu le temps d'écouler tous les billets imprimés à 25$, certes ce n'est pas un pourboire mais du racket organisé.
Mais ce V.O.A n'est pas ce nous escomptions, Dominique et moi passons deux guichets  policier différents, mon fonctionnaire, plus rapide que Dominique, tamponne et me rend mon passeport sans explication, en l'attendant, je regarde un peu et constate que nous je n'ai qu'une autorisation de 30 jours, je m'empresse d'aller voir celui qui s'occupe de Dominique et il m'explique intelligemment et calmement dans un anglais assez bon que le V.A.O n'est q'un "droit à rejouer"  : vous l'avez, au bout de 30 jours vous avez le droit de redemander 30 jours, vous ne l'avez pas vous devez nécessairement partir, il explique également que cette nouvelle demande doit être faite 7 jours avant la date fatidique car lelle est un peu fastidieuse et nécessite plusieurs visites au bureau de l'immigration, qui pour simplifier, ne se trouve pas dans toutes les villes, voilà qui est encore simple pour l'organisation de notre voyage qui pour le moment est tout à fait dépourvu de toute organisation, ça m'étonnerait que pour l'obtention de ce nouveau visa, le pourboire soit totalement interdit, l'avenir nous le dira ! On connaît enfin les règles du jeu, à nous de nous y adapter. 

Pareil pour le taxi, c'est bien organisé, un bureau à la sortie vous donne un ticket pour le taxi qui attend, le guichetier gentil comme tout m'explique la raison du prix : montant de la course + 2 fois prix du péage = montant demandé, voilà qui le mérite d'être clair. 
Notre chauffeur a l'air sympa et calme, il plafonne à 60km/heure en nous demandant si cela ne nous gêne pas, cela nous convient parfaitement car il commence à pleuvoir, premier péage, il me montre que c'est 10 000, comme je n'ai pas de monnaie je lui en donne 50 000, en considérant cela comme une avance et il paye avec son pass, second péage il ne demande rien et nous arrivons enfin à notre hôtel, central et bien sous tout rapport extérieurement, et là on va solder nos comptes c'est enfantin course à 160 000 roupies - acompte de 50 000, reste dû = 110 000, toujours pas de monnaie je lui en donne 150 000 espérant en avoir 40 000 de retour, mais ce n'est pas si simple, le bougre fait semblant d'oublier que je lui en avais déjà donné 50 000 et comme pas hasard maintenant il ne parle plus un mot d'anglais, il a fallu que j'aille faire de la monnaie à la réception, tout cela nous a pris 10 bonnes minutes pour 3 francs 6 sous, mais je n'aime pas qu'on m'arnaque, le pourboire est toujours bienvenu quand il est justifié et pas imposé, d'où l'intérêt en voyage d'avoir toujourss l'appoint !

Je ne sais pour quelle raison mais Mister Patrick et sa charmante épouse sont surclassés de la chambre supérieure à la chambre de luxe, rien à dire si ce n'est la trace de rouge à lèvres sur l'oreiller, le linge est propre mais souffre de l'ambiance plus qu' humide de ces pays.

Nous prévoyons deux nuits à MAKASSAR, c'est à dire une journée complète le temps de régler notre indépendance internet bien que le wifi soit omniprésent et souvent bien meilleur qu'en France !

.../... Â SUIVRE !

MAKASSAR

Je ne vais pas dire que c'est moche, car mes fidèles lecteurs vont finir par se dire, pourquoi vont ils là bas ?

C'est la troisième fois que nous passons par MAKASSAR,  la première c'était en 1988 pour visiter le pays TORAJA, c'était moche, sale et peu sécure autant qu'il m'en souvienne, la seconde c'était il y a deux ans en provenance des Moluques nord,  nous n'y étions restés qu'une nuit le temps de changer d'avion, nous avions dormi à l'aéroport avec juste un aller retour en ville, le temps de constater que c'était toujours aussi moche et sale avec en prime un terrible orage comme il peut y voir sous les tropiques, nous obligeant à avoir une longue discussion sympathique avec un marchand de journaux et objets divers, le temps que la pluie cesse.

Donc en arrivant ici,  on savait à quoi on s'attendait et n'avions pas l'intention d'y passer nos vacances. Le soir de notre arrivée Dominique avait repéré dans Lonely Planet un restaurant de poissons pas loin de l'hôtel : SUPER poisson grillé un KUSSANG recommandé par un patron fort sympathique accompagné de légumes sautés, genre d'épinards avec du riz bien sûr, pas de problème pour une bière BINTANG bien fraîche, un gastrot que je règle par carte bleue pour éviter de passer mon temps à retirer des espèces au distributeur.
Excellente nuit, malgré la trace de rouge à lèvres et on décide d'aller régler ce problème d'Internet dans une boutique TELKOMSEL à laquelle  l'application maps.me nous conduit sans problème, je suis toujours émerveillé par ces aides informatiques qui aident le voyageur à la place des cartes toujours imprécises et incomplètes des guides. 

Le problème est réglé rapidement  avec efficacité et de grands sourires, nous voilà indépendants pour accéder à internet quand on veut pendant 30 jours.

La marche dans Kuala n'était qu'un échauffement,  car ici il faut en plus éviter les tas d'ordures. 

Pour passer le temps, après un frugal repas et un café, nous décidons d'aller visiter le fort hollandais qui domine la baie, il est  à peu près bien restauré il expose surtout des armes genre kriss peu rassurantes.

Quand nous étions à l'intérieur, il s'est mis à pleuvoir comme il peut pleuvoir en Indonésie. 
La pluie passée, en nous baladant dans la cour nous avons été entrepris par une bandes de jeunes étudiants désireux d'améliorer leur anglais, les pauvres avec nous il allait être servis. L'interview s'est faite avec micro et caméra de smartphone, mais comme il y avait  "l'autre, le muezzin" qui pour la 3éme fois de la journée gueulait derrière comme un dingue, les questions n'ont pas toujours été bien comprises et les réponses ont été à la hauteur,  le rendu n'a pas dû être exceptionnel et ne sera pas gardé dans les archives locales, mais tout le monde était content, on a bien rigolé, c'est le principal 

Le soir, on décide de retourner à notre restaurant de poissons (de loin le seul valable en ville)  où nous nous régalons d'un mérou exceptionnellement bien grillé, le paiement par carte bleue m'est refusé par la machine plusieurs fois, pas de problème, je paye en espèces mais l'angoisse commence à me prendre car ma carte est bloquée, ce qui est confirmé par une tentative de retrait. 
Que peut il vous arriver de grave au bout du monde : un souci de santé ou un souci d'argent, la santé pour le moment ça va, on a bien des espèces mais on ne tiendra pas jusqu'au bout du voyage qui ne fait que commencer. Je signale sur mon site de banque que ma carte est bloquée et les engage à faire le nécessaire rapidement. 
Entre temps je me remémore un appel téléphonique inconnu de France auquel je n'avais volontairement pas répondu (non je ne vais pas dépenser trois milliards de roupie pour refuser l'isolation de mes fenêtres !), mais après examen, ce numéro d'appel ressemble fort à un chiffre près à celui de mon agence bancaire, je me décide d'aller écouter le répondeur  : "Ici Mr truc chouette, il y a un problème grave avec votre carte, rappelez moi sur mon portable" 

Je me vois déjà piraté, ruiné, obligé d'appeler l'assurance pour m'aider ou nous faire rapatrier, tout en cherchant où j'avais bien pu faire une connerie, car je suis relativement prudent !

Pas de réponse à mon appel ni mon SMS, enfin à 14h à l'ouverture de l'agence, enfin repu probablement, il me répond, il comprend que je suis au bout du monde et me dit qu'il avait constaté des retraits situés anormalement situé en ..... Indonésie et bloqué ma carte. 

Le CON ! J'avais signalé mon voyage, comme on vous y engage par sécurité sur le site de la banque et il ne l'avait pas vu, je l'ai senti gêné et s'est engagé à tout rétablir rapidement, d'autant plus qu'il était en train de payer la moitié de la communication téléphonique.

Entre temps, pour ne pas être à court,  il a fallu retirer de l'argent avec la carte de Dominique qui est limitée dans son montant car ce n'est pas celle qu'on utilise en voyage et occasionne des frais .....dont je me suis empressé de lui demander le remboursement par mail ... celui là il a dû le lire, car il l'a fait sans rechigner, tant il se sentait  "péteux"  de m'avoir mis dans une telle situation ! 

Donc tout est bien qui finit bien, mais ce sont de petits problèmes qu'on n'a pas envie d'avoir au bout du monde !

.../...À SUIVRE !

MAKASSAR-AMBON capitale des Moluques Sud

Juste pour info, je signale que ce nouvel épisode, qui était bien avancé dans sa rédaction, a disparu d 'un coup, pour je ne sais quelle raison et c'est donc avec le moral dans les baskets que je le réattaquerai un peu plus tard !!!

Ragaillardi par un bon déjeuner me voilà prêt à reprendre, en prévoyant quelques sauvegardes de temps en temps !

Donc pour avancer un peu dans ce récit et essayer de le mettre à jour, je vais passer sur quelques tracasseries du genre : au moment de l'enregistrement on vous annonce que vos bagages, même petits, ne sont pas compris dans le prix du billet acheté sur internet, donc il va falloir passer à la caisse. 
Chez AIR ASIA on vous le dit sur le site, à vous de vous débrouiller, mais chez LION-AIR on en parle même pas et c'est la surprise du chef, toujours est il qu'on a planté la merde dans la queue, car les indonésiens voyagent pour ces courtes destinations sans bagage en soute, comme moi quand je prends le TER pour aller d'ALES à NIMES.

Super avion, super voyage, c'est le genre de propos qu'on ne peut tenir qu'après l'atterrissage car avec toutes ces compagnies "black listées", on ne sait jamais !

Magnifique aéroport de l'autre côté  de la baie d'Ambon, nos bagages récupérés, un "rabatteur" nous propose un taxi, probablement la voiture se son copain, qu'importe il a une bonne tête  et il nous emmène à notre hôtel situé plein centre ville, la première vision de l'île est agréable, propre et fleurie, la ville d'Ambon comporte un axe principal où s'engouffre toute la circulation et à côté c'est tout calme. 

Super HOTEL moderne où l'on a compris le désir des touristes, clean, moderne avec en plus une terrasse dominant la ville où l'on peut manger ou boire un coup. 

En arrivant à AMBON, on vient de prendre une heure de plus de décalage, on en est maintenant à 8 et c'est l'heure d'aller dîner, plutôt que le resto de l'hôtel nous privilégions un petit restaurant repéré sur internet et juste à côté, accueil sympathique, un peu surpris de voir deux étrangers  chez lui, nous sommes les seuls clients : un bon poisson grillé avec son riz qu'on peut accommoder de piment et l'affaire est dans le sac et j'oubliais, offert par la maison,  un grand VERRE D'EAU à la santé de Monsieur Mahomet, la bière se faisant rare dans ces contrées. 

En sortant, on peut reprendre notre jeu favori le "TENNIS-RAT" version personnelle du "TENNIS BARBUS" à la mode chez les zazous à la sortie de la guerre (j'en ai déjà parlé précédemment pour ceux qui suivent ) et c'est Dominique qui prend la tête : 15 à Zéro ! Mais je n'ai pas l'intention de me laisser faire car je suis le Roger FEDERER du TENNIS-RAT, vieillissant mais toujours prêt à porter un bon revers, en espérant voir un rat vivant car, un rat vivant vaut deux rats morts ! ..... Affaire à suivre !

Il est des pays voire des villes où le score peut monter rapidement, dans le TOP TEN je citerai BANGKOK, HUE, et même HOI AN où il fallait dans un délicieux restaurant se tenir un peu loin d'un mur de bambous si on ne voulait pas que le dîner se transforme en dîner-spectacle !

Nous avons prévu ici, deux nuits, donc après une bonne nuit de repos et un petit déjeuner sur la terrasse, il serait peut être temps d'envisager l'organisation de notre voyage. 

Alors que j'étais encore en train de balayer mes feuilles à Leyris, Dominique avait repéré un site qui avait l'air sympa dans les îles Banda où nous projetions d'aller, sans pouvoir l'ouvrir.

Autour d'un petit café pas terrible, on s'y met, ça marche, ça a l'air super, on clique sur "contact us" : "Avez vous des chambres libres et à quel prix,  car rien n'est mentionné sur le site" 10 minutes après la réponse arrive "OUI, et il y a un bateau demain, si vous voulez je peux vous aider pour les billets"

Deux minutes de réflexion et la décision est prise, nous partons demain, ABBA, puisque c'est son nom, est diaboliquement efficace, il nous envoie une copie de nos billets et nous propose même la combine pour avoir une cabine, il suffit de contacter à bord Mr SUDORIATO et il fera le nécessaire, moyennant évidemment rémunération, l'affaire est conclue, il nous fait même parvenir nos billets à la réception.

J'adore, en se levant on ne savait pas encore ce qu'on allait faire et voici maintenant que nous sommes partis pour 13 heures de bateau car à cette époque il n'y a aucune liaison rapide ni d'avion. Moi qui ai le mal de mer, je m'inquiète un peu et compte sur l'aide de la Nautamine, départ prévu 16h, arrivée 13 heures après, Inch Allah pour faire local !

Donc ceci fait, on peut partir en ville, inspecter un peu, tout en buvant des coups de temps en temps dans des endroits repérés dans le Lonely Planet, la ville est plus que sympa, propre, fleurie et l'ambiance alanguie ...... mais les trottoirs sont d'une hauteur inhumaine à cause des pluies diluviennes qui doivent tomber de temps en temps, rude pour les genoux !

Donc tout va bien, il fait très très chaud, mais on tient le coup, on marche à petits pas, histoire de ne pas s'épuiser. 

Un bon dîner à l'hôtel avec la bière quotidienne et au lit, prêts pour de nouvelles aventures !

.../... À SUIVRE !

AMBON-BANDA NEIRA 

Nous ne sommes pas pressés, le bateau ne partira que vers 16 heures, donc une nouvelle fois on traine en prenant le petit déjeuner en terrasse, tranquille comme depuis le début de ce voyage, on profite de la vue et du beau temps, les bagages sont quasiment prêts et le Check out est à midi, ABBA nous conseille de quitter l'hôtel à 14 heures, le taxi est prévu pour le port par l'hôtel, c'est une affaire qui roule, pas de stress !

Un frugal repas dans un sous sol de magasin et il est l'heure de partir, au port nous sommes en avance, on cherche le mode d'emploi pour ne pas être surpris, tout va bien et on finit par s'asseoir comme eux en attendant que ça s'active un peu, le scannage du ticket est bien moderne et délivre le boarding pass pour le bateau qui attend sur le quai c'est le PANGRANGO paquebot trois ponts de taille moyenne, il a bien quelques taches de rouille mais ce doit être normal. 

La compagnie est la compagnie nationale indonésienne (PELNI) A priori c'est du sérieux et ça doit flotter ! 

L'embarquement se fait dans le calme, les escaliers dans le bateau ne sont pas toujours faciles avec des bagages même légers, nous sommes devant la cabine 5001 qui nous est attribuée, nous attendons Mr SUDORIATO on pensait qu'il dormait mais non il arrive, c'est visiblement sa cabine qu'il sous loue pendant le voyage, histoire d'arrondir un peu sa solde, il fait un peu place nette, prend quelques affaires, mets un drap immaculé sur la couchette du haut ce sera pour Dominique, moi je me contenterai de la couchette du bas avec pour drap le drapeau rouge du Barça, vue la casquette qu'il a laissée et son uniforme, ce doit être un officier, on s'installe on pousse un peu sa brosse à dents, les produits d'entretien des chiottes et nous voilà comme chez nous. On a une clé, on peut donc aller visiter un peu ce à quoi on a échappé en prenant la cabine. 

Les  ponts  intérieurs sont aménagés en dortoirs avec les lits qui se touchent, on aurait été bien, pour peu que mon voisin ou moi soyons malades, ambiance EXODUS garantie !

Sur les ponts extérieurs nous croisons quelques étrangers avec qui nous allons à faire le voyage, une famille d'australiens et un jeune  québécois, la nautamine avalée le bateau peut partir d'autant que la mer semble calme.

Le paquebot ronronne et tout va bien, la pleine lune se lève, " un frais parfum sortait des touffes d"asphodèles, les voiles de la nuit flottait sur Galgala, Ruth etc......" Là, j'exagère un peu,  mais avant d'aller nous d'endormir comme BOZ, nous allons casser un petite croûte comprise dans le prix du voyage apprend on au moment de payer. 

Nous prenons notre repas sur le pont, entre le lieu de prière et les cellules de prison, nous discutons un peu avec le québécois qui nous apprend que nous avons été chanceux car en ce moment il n'y a pas une circulation intense entre Ambon et BANDA NEIRA, lui a dû attendre presque une semaine à AMBON ! Quelle chance d'avoir réagi rapidement, et ce n'est pas fini, la chance sourit aux inconscients cette année !

Traversée sans encombre, la mer reste calme et même dans une cabine où traînent toutes les affaires du propriétaire, un léger tangage pousse à l'endormissement et je dors probablement mieux que Dominique, on a coupé le son de la télé qu'on a trouvé allumée, c'est ce qu'on a trouvé de mieux comme lampe de chevet. 

On avait mis un réveil, ce fut un coup de sirène qui nous a fait comprendre qu'il était de temps de se lever et la voix suave du capitaine dans le haut parleur nous invite probablement à nous préparer, un brin de toilette dans la douche attenante et nous voilà sur le pont, le jour n'est pas encore levé on aperçoit au loin quelques bateaux et la forme massive de ce qui doit être le volcan en face de Banda NEIRA.

Peu à peu le jour se lève, on aperçoit la côte, on entend les oiseaux qui se lèvent également. L'arrivée entre le chapelet d'îles est magnifique, cela se termine par une baie dont l'étroite entrée explique le choix stratégique pour s'y installer à une époque où la convoitise des épices créait une tension certaine entre hollandais et britanniques.

Nous voilà au port, les gens s'activent et nous faisons de même, j'avais prévenu ABBA que je porterai une casquette jaune et j'aperçois un grand gaillard, grassouillet et souriant faisant de grands signes, on enfourche chacun une moto et nous voici rendu au CILU BINTANG, le plus bel hébergement de l'île.
(cilubintang.com)


BANDA NEIRA

CILU BINTANG correspond bien à la description qui en est faite dans le guide, c'est une maison de construction récente mais de type colonial, tout est `prévu pour que la chaleur y soit supportable, vastes pièces au hauts plafonds, dans les parties communes les ventilateurs ronronnent doucement, dans les chambres c'est la clim qui prend le relais, probablement marqué par la taille de leurs anciens colons tout est haut placé du pommeau de la douche aux cintres pour pendre ses affaires dans le placard. 
Le maître des lieux, ABBA, est visiblement satisfait de sa maison, tout y est de bon goût, du prospectus ventant le lieu au site internet du mobilier aux gravures tout est soigné. Suite à ma question il reconnaît avoir été aidé en cela par un ami hollandais, belle réussite ! 
Le personnage, bon musulman pratiquant mais fumant en cachette,  est sympathique, joyeux, s'exprimant dans un anglais parlé plus que satisfaisant  probablement amélioré auprès de sa clientèle étrangère majoritaire dans son établissement. 
Il est ouvert à la musique occidentale et curieusement à un jazz de qualité, mais en fin de repas, il est capable de chanter avec enthousiasme une mélodie locale, sa femme de noir vêtue, le voile sur la tête est à sa place ..... c'est à dire à la cuisine où elle se débrouille pas mal, l'embonpoint d'ABBA en est la preuve vivante. 
ABBA est un bon vivant et visiblement son intérêt se porte plus sur Dominique que sur moi, bien que pour une fois ce soit moi qui anime la conversation dans le couple, anglais oblige ! C'est peut être pour cette raison que je lui trouve un petit sourire mielleux, voire mercantile quand il élude un peu ses réponses à mes questions !!!!

L'établissement n'est pas plein, trois Franco canadiens très gais et un couple de jeunes hollandais pas triste non plus, je dirais même sympathique, venant de moi c'est un réel compliment, ils sont en train de terminer en Indonésie un petit tour du monde attaqué début octobre, par l'Afrique du sud et les pays limitrophes avec de belles expériences animales, enchaînant ensuite par la Jordanie et Israël pour se retrouver en Malaysie, visiblement, ils ne voyagent pas en routards bien qu'ils en aient l'âge. 

Le premier contact avec l'île est plaisant, il y a une inactivité typiquement insulaire qui pousse à ne rien faire et à marcher à l'ombre, quand il y en a. 

Bien installés à boire une énième boisson, en l'occurrence un café au gingembre, dans un estaminet jouxtant le port où j'ai pris l'habitude de brancher le ventilateur dès notre arrivée, sous le regard complice de la proprio, nous constatons une certaine fébrile mais lente activité, il va se passer aujourd'hui quelque chose c'est sûr. 

On commence à installer des tables devant les maisons avec des parasols, mais tout cela ce fait à la vitesse locale, il est encore tôt et nous avons amplement le temps de faire un petit tour avec la moto que nous avons louée pour la journée.

On ne peut pas se tromper il n'y a qu'une seule route qui à un moment coupe la trajectoire de la piste d'atterrissage, vue la circulation arienne, il est bien évidemment qu'on y passe non stressé.

La piste est un peu prolongé sur la mer et est ouverte à la circulation, j'imagine que ce doit être un bel endroit pour les James Dean locaux avides de sensation forte, de pousser à fond leur moto !

Sinon sur le reste de la route la prudence est de rigueur à cause de l'étroitesse de la route, avec des pentes et des montées à des pourcentages  qu'on ne rencontre qu'en Indonésie, le bout de lîle est rapidement atteint, une promenade sur la petite plage et le village de pêcheurs tout propre où l'entrée des maisons en sable est minutieusement balayé.

On a du faire 15 km en tout et nous voilà de retour à la capitale où l'on comprend enfin l'activité fébrile de ce matin : un bateau ÉNORME vient de se mettre à quai, c'est celui qui fait la liaison JAVA-PAPOUASIE en je ne sais combien de jours et d'arrêts. 

(Petit a parte, en garant la moto juste devant ma roue un rat mort splendide, tout frais, probablement de la nuit m'a permis de revenir au score : 15 A !)

Donc à la sortie du port, ce sont installées de multiples échoppes principalement de nourriture et de sucrerie, des différents ponts du bateau descend une multitude de passagers principalement locaux se dirigeant vers ces échoppes pour faire le plein de nourriture un peu meilleure que l'ordinaire servi sur le bateau. Hier, on cherchait où pouvaient être les habitants, aujourd'hui c'est une marée humaine joyeuse et bruyante qui envahit la rue principale de la ville, les affaires marchent, ce soir on va pouvoir compter les roupies car ce ne sont pas les touristes actuels qui doivent remplir la caisse, on en croise bien un de temps en temps en ville, et bien évidemment par solidarité étrangère on se salue comme si on se connaissait depuis des lustres, ce comportement, auquel je me plie,  m'interpelle toujours quand je voyage.

ça monte, ça descend, ça charge, ça décharge, on est un peu saoulé par tant d'activité à laquelle on n'est plus habitué sous une telle chaleur.

L'arrivée et l'étape de ce bateau dans l'île est vraiment l'évènement du mois, les enfants grimpent le long des amarres qui maintiennent le bateau arrimé puis se jettent à l'eau dans des sauts périlleux pas toujours réussis mais impressionnants quand même, sous l'œil admiratif des passagers, il faut préciser que même dans le port l'eau est d'une clarté limpide et pousse à réaliser de tels exploits.

Après avoir salué le rat mort, on reprend la moto pour aller voir ce à quoi ressemble l'autre partie de la ville au delà du fort hollandais qui la domine et que nous avons visité hier, il a, parait-il, coûté une fortune aux hollandais pour être pris en deux coups les gros par les anglais, les hollandais radins comme ils sont on regretté le montant de leur investissement..... bien fait !

.../... À SUIVRE !


SNORKELING 


Pourquoi aller dans les Moluques et principalement dans les îles Banda, sûrement  pas pour satisfaire une soif de culture, c'est uniquement pour la mer et ses joies simples aux quelles nous a fait rêver Cousteau.  

Le snorkeling est à la plongée ce que la randonnée est à la course en montagne, pour randonner une bonne paire pompes suffisent, pour "snorkeler" un masque et un tuba suffisent, on peut y ajouter des palmes, moi ça me filent des crampes et c'est encombrant. Alors je me contente de chaussons genre chaussons de gymnastique qui permettent de marcher sur les rochers sans sortir les pieds en sang. 

Le plaisir du snorkeling est comparable à celui de la randonnée, on se balade le nez au vent (dans le cas du snorkeling c'est plutot le tuba au vent ) admiratif de tout, il n'y a rien de sportif, il suffit de se laisser aller et de regarder, c'est, en quelque sorte, faire la planche sur le ventre avec de temps en temps un petit coup de brasse histoire d'avancer un peu et jouir du spectacle offert. 

C'est d'abord celui des coraux qui se déclinent dans toutes les couleurs en passant par des bleus lavande et des jaunes explosifs, certains sont mous, certains sont durs, un véritable jardin qui relègue l'aquarium de la mère à Titi au rang de la rigolade.

Et suivant les endroits, on nage au milieu d'une multitude de poissons exotiques aux couleurs fantastiques, sans connaître leur nom on apprécie ce féérique ballet, ils se trouvent bien sûr dans les coraux à la limite de ce qu'on appelle le "falling" c'est à dire l'endroit où la profondeur cesse d'être brusquement de deux mètres pour devenir abyssale d'un seul coup, ce n'est pas plus difficile de nager mais ça peut devenir angoissant de savoir qu'il y a d'un coup tant de profondeur sous son ventre ! Le bleu devient tout de suite aussi profond que la profondeur.

Les jeunes hollandais sont partis avec le gros bateau, nous sommes restés un soir tout seul au CILU BINTANG, au repas du soir on a osé branché France Inter sur le smartphone, et on s'est tapé le jeu des 1000 euros (15 141 262 roupies !!) comme à la maison mais avec 8 heures de décalage !

Le lendemain sont arrivés deux nord américains à peu près de notre âge, ou tout du moins de celui de Dominique, originaires de l'état de Washington sur la côte ouest, pour les nuls en géographie c'est l'état limitrophe du Canada côté pacifique, c'est dire qu'à cette époque là bas on se les gèle et qu'ils sont venus ici pour se les réchauffer. 

Ils s'avèrent sympathiques mais l'anglais qu'ils pratiquent n'est plus du même niveau que celui des voyageurs qu'on peut croiser. On ne peut pas dire, non plus, qu'ils fassent un réel effort pour être compris par un interlocuteur qui ne pratique pas leur langue couramment.

Elle, "SIG" (prénom inconnu dans mon répertoire) ça peut encore aller, elle essaye de faire de temps en temps un effort et je la comprends, quant à "Bradley" il est taiseux mais quand il lui arrive de s'exprimer je ne comprends rien, je me borne d'acquiescer niaisement en dodelinant de la tête en espérant qu'il n'est pas en train de me sortir une connerie et je me démerde surtout pour tourner court à la conversation !

Un comble quand ils adressent aux "indigènes" c'est pire, et c'est moi qui suis obligé de traduire en anglais basique ce qu'il cherche à leur dire et qu'évidemment ils ne comprennent pas !  "Moi y en a vouloir manger une banane et plus aisément compris que j'aimerais un de ces fruits jaunes dont vous êtes en train de vous régaler"

On arrive à échanger des tuyaux de voyage et on peut organiser des sorties snorkeling communes pour un prix moindre, car avec mister ABBA ça se chiffre rapidement en millions ....de roupies.

D'après ce que j'ai compris, ils sont dans la pêcherie, à quel niveau, je ne sais pas, mais ils ne sont pas là à tirer les filets, pour cette raison ils sont souvent en Alaska pour la pêche au saumon pendant deux mois, et on apprend beaucoup sur cette pêche, ils voyagent ensemble mais il n'est pas certain qu'ils "soient" ensemble, mystère !

À voir Sig, on voit tout de suite à sa manière de se tenir sur un bateau, qu'elle doit être plus habituée à boire une bière au bar avec les matelots qu'une tasse thé avec les bourgeoises de SEATTLE.

Pouvoir arriver, c'est bien, mais il faut également pouvoir partir, le problème est seulement inversé, car la fréquence des bateaux est toujours la même, et c'est là que la chance nous sourit une nouvelle fois car nous sommes quand même tenus dans le temps par le renouvellement de notre visa, il peut se faire à AMBON mais cela fait faire un aller retour mais également à TUAL capitale administrative des îles KEI où nous projetions d'aller, la PELNI assure une liaison vers TUAL le 24, c'est pour nous, nous serons dans les délais pour le visa et nous prenons les billets, encore 13 heures de bateau dont une grande partie de jour, en espérant que la mer sera sereine !

Nous allons pouvoir encore profiter des îles Banda et de ses environs.

.../... À SUIVRE 

SNORKELING "2"

Dans l'île même les belles plages sont rares et c'est assez frustrant car la mer est magnifique, nous décidons d'aller sur une île  juste en face à demi heure en bateau en fonction du port d'arrivée choisi. 

Nous partons pour le port le plus éloigné car nous avons repéré une petite plage de l'autre côté que nous devrions pouvoir atteindre facilement en marchant, la négociation de la traversée se fait d'une manière bon enfant, à ce prix là tout le monde y trouve son compte, lui parce qu'il n'a pas à attendre le rare chaland pour remplir son bateau et nous car il n'y a pas nécessairement un bateau public à cette heure là.

La traversée par ses fonds continue à nous émerveiller, on ne s'en lasse pas. Arrivés au village, on se dirige vers la mosquée, en faisant au passage un petit détour pour éviter un enterrement qui est en train d'être célébré et rassemble la majeure partie du village. 

Pour atteindre la plage de l'autre côté de l'île la montée est courte pentue avec des marches, ce qui est pire, en plein soleil, si nous n'étions pas en terre musulmane j'oserais dire ce fut un vrai calvaire, et la descente aussi pentue ne fut pas meilleure voire un enfer, heureusement nous avons été récompensés en trouvant une splendide plage avec de merveilleux coraux  et des poissons à foison, un gentil pêcheur nous a même proposé aller pêcher avec lui, sachant ce qui nous attendait pour le retour nous avons refusé. 

Nous avons trouvé une autre route un peu mieux plus directe sans marches mais insupportable pour les articulations des genoux tant la pente est forte. 

Nous voilà à nouveau dans le village de l'enterrement, sur le plat enfin, en quête d'une moto taxi pour nous emmener à l'autre bout de lîle pour trouver un bateau pour rentrer à la maison, rien de rien, marchant dans le même sens que nous, un homme impeccablement vêtu, chemise, pantalon blanc et chaussures en cuir noir (ce qui est rare dans ce pays à tongues ou pieds nus) sur sa chemise il porte un petit badge, bien sûr je lui montre et lui demande quelle en est la signification, il ne parle pas anglais mais me répond "King" puis devant mon incompréhension rajoute"radja" je l'explique à Dominique qui avec l'humour qui la caractérise dit  "c'est le King du supermarché du coin" ! 

Sur son smartphone, il nous montre des photos officielles de lui en costume blanc et casquette, ce qui ferait penser qu'il soit militaire, mais il s'en défend, le mystère demeure.

En fait il est comme nous, il cherche à retourner en ville, mais il a un petit avantage sur nous, il parle indonésien et très rapidement il trouve un bateau en maraude qui va nous ramener chez nous pour trois francs six sous, super, sur le bateau un jeune m'entreprend, je le félicite pour son anglais, c'est normal c'est le prof d'anglais de la petite île, originaire d'Ambon il est ravi d'être ici, il ne lui manque qu'une femme pour que ce soit parfait. Je lui parle de mon histoire de King et m'explique que ce doit être  un chef de village, un maire en quelque sorte, ce qui expliquerait qu'il soit si bien vêtu et amplement salué lors de son passage. 

Voilà encore une belle journée de passer à Banda NEIRA où même le climat est avec nous : il pleut abondamment certaines nuits puis le beau temps s'installe pour la journée pendant laquelle sévit une chaleur infernale qui fait comprendre un peu la langueur des habitants, nous apprenons ainsi le mot indonésien "PANAS" qui veut dire chaleur  intense, à chaque fois que nous croisons quelqu'un nous le disons et il nous le confirme par la même approbation, ça nous ravit le coeur car nous ne sommes pas les seuls à avoir chaud !

L'autre excursion possible est celle du Gunung Api, le volcan qui domine la baie à 650 mètres, vu d'en face il a l'air bien paisible le bougre, sa dernière explosion remonte à 1988, elle a fait 3 morts, détruit plus de 300 maisons et saturé le ciel de cendres pendant des jours, les jeunes en font l'ascension, il faut compter 3 bonnes heures sous un soleil de dingue sur une pente raide et des éboulis instables, je leur laissse la joie de découvrir la merveilleuse vue qu'il doit y avoir au sommet.

Les jeunes hollandais n'y sont pas arrivés et ont dit que c'était un peu dur, on ne s'y aventurera pas, on ira seulement dans l'île sans faire l'ascension avec déjà une marche presque plate mais quand même épuisante pour atteindre une plage en plus pas terrible, nous avons déjeuné dans la guest house tenu par un personnage fort souriant et sympathique rencontré sur le bateau en provenance d'Ambon, peu physionomiste, chaque fois qu'on le croisait il nous demandait si nous étions les deux étrangers qui venaient chez lui, et qu'il cherchait désespérément, on a fini, par en rigoler ensemble.

L'autre excursion à faire d'où tout le monde revient enthousiaste, c'est celle de l'île d'ATTHA, ce sera notre prochaine escapade.

.../... À SUIVRE !

PULAU ATTHA

A moins de chartériser un bateau, il n'y a que peu de liaison par bateau public entre les deux îles distantes à peine d'une heure de traversée.

Comme les deux américains y vont également ABBA nous trouve un compromis raisonnable entre le public et le privé, avec seulement une longue attente au port qui nous fait rater le repas de midi. 

C'est donc affamés que nous arrivons à Pulau ATTHA, il doit être un peu plus de 13h et si à Banda Naira à cette heure là le temps est suspendu, ici il est carrément arrêté. 

Au bout de la jetée une petite piste cimentée passe devant les maisons, la mosquée, l'école, un dispensaire (?) et une épave de camion toute rouillée, on se demande bien quel bateau a eu la folie de pouvoir l'apporter jusqu'ici et quelle a pu en être l'utilité dans la mesure où il n'y a pas de route, mystère, toujours est il qu'il finit sa vie ici et qu'il sera encore là probablement dans un siècle, comme parfois dans les Cévennes où pourrit ici une vieille 4 chevaux et là un tracteur hors d'usage. 

Notre hébergement est à l'extrémité ouest de la magnifique plage par laquelle on arrive, le jeune homme de la maison vient d'ailleurs nous accueillir à la jetée. Ce sont de petits bungalows en bois tout neufs sur la plage face à la mer turquoise d'une propreté exemplaire avec salle de bains "mandi" à l'indonésienne qui nous rappelle le début de nos voyages dans ce pays en mille neuf cents et des poussières....eh bien le mandi n'a pas changé, ça consiste toujours en une grande réserve d'eau avec une casserole qui sert à la fois de lavabo, bidet, douche pour se rincer quand on s'est savonné et en plus de chasse d'eau  pour les toilettes. Bien que la projection d'eau "tiède" soit surprenante et tonifiante, c'est facilement supportable dans ces pays chauds, mais sûrement pas pratique à Leyris, où nous continuerons à utiliser notre douche conventionnelle.

Je suis obligé de parler d'argent, cela nous coûte 500 000 roupies indonésiennes soit pour deux 30 € par jour, hébergement compris plus les trois repas pantagruéliques qui sont d'une finesse et une abondance incroyables, mieux que chez ABBA, même si c'est délicieux on en vient rarement à bout sauf si PACO, bien que bien nourri, vient nous  donner un coup de mains (cf.plus loin)

A l'heure dite du repas, on voit arriver à la queue leu-leu, comme les rois mages, trois jeunes femmes de la maison apportants les différents plats qui sont servis sur la terrasse du bungalow face à la mer, on comprend que certains étrangers même peu fortunés, s'installent là pour un bon moment.

L'électricité par générateur ne fonctionne que le soir, mais elle est suffisamment abondante pour pouvoir servir une bonne bière bien fraîche le soir pour accompagner le repas, internet aux dires du patron, est captable au bout de la jetée, un petit essai me prouve que non, je n'insiste pas, on s'en passera sans problème. Cela me permettra de rattraper hors connexion le retard de mon récit.

On est tellement bien ici, que d'un commun accord, nous décidons de rester une nuit supplémentaire, nous n'aurons pas le bateau public bon marché du mercredi pour le retour, mais le patron nous confirme qu'un de ses amis pourra nous emmener jeudi sans aucun problème moyennant un prix qui ramené à la France correspond à un aller retour Alès-Nîmes pour une personne, nous aurons donc notre bateau vendredi après une nouvelle nuit au CILU BINTANG.

Bien nous en a pris car ce matin la mer est particulièrement et exceptionnellement calme, ce qui n'est pas toujours le cas, du balcon du bungalow on aperçoit le frétillement en surface des bancs de poissons, il est 8 h moins le quart et quelques fruits frais rapidement avalés et nous voilà déjà dans l'eau, ce n'est pas réellement un exploit car le dîner étant servi à 19 heures, à 8 heures et quart l'affaire est secouée, 8 heures 30  après quelques lignes, c'est le dodo bercé par le bruit des vagues ! Cette nuit quelques cris curieux dans la jungle qui jouxte la bungalow, sont ce ceux des tarsiers qui parait il vivent dans l'île ? affaire à suivre et à élucider, tant que ce n'est pas un des rares touristes qu'on égorge, tout va bien.

QUELLE MERVEILLE que de nager dans les coraux parmi les poissons de toutes les couleurs, les plus courants sont des rayés jaune et noir, de petite taille mais féériques pour des yeux d'européens habitués à voir seulement les poissons sur les étals de poissonniers, il y a beaucoup de noirs peu intéressant mais les voir circuler autour de vous en abondance compense leur aspect relativement ordinaire, des bancs de poissons argentés nous frôlent, Sig qu'on croise sur le spot nous crie avoir vu un King fish,et qu'il ne faut pas essayer de le toucher car il est venimeux, je ne sais pas à quoi ressemble ce "féroce" poisson mais de toutes les manières je ne me risquerai pas à essayer de le toucher !

Ce matin c'est le paradis terrestre, version sous marine, le "falling" à la limite duquel on nage est encore plus impressionnant probablement à cause de la lumière matinale et du calme de la mer, les coraux persistent un peu au début de la pente puis très rapidement c'est le bleu profond où l'on peut apercevoir quelques poissons plus gros moins flashi dans leur couleur ! Nul regret d'être restés un jour de plus car le bateau partant à 7 heures du matin nous aurions nécessairement raté ce grandiose spectacle.

GRETA, la souriante a raison,  how dare you .....? 

Hier nous avons joué les Robinson Crusoë, accompagné du joyeux chien nommé par moi  Blaki en raison de sa couleur, nous partons dans la jungle au bout au bout ouest de la plage, Lonely planet dit que c'est un très bel endroit de snorkeling.
                                                                                              
À part quelques passages un peu pentus et glissants pour des septuagénaires, le chemin est aisé et surtout bien marqué, on ne peut pas se tromper, Blaki, qui en fait s'appelle Paco apprendra t on plus tard et est "LE" chien de l'île, nous ouvre joyeusement la route, la marche sur ce chemin étroit couvert de feuilles de bambou séchées, est à l'ombre et rend cette marche dans la "jungle"  très agréable, au bout d'une petite demi heure nous débouchons enfin sur une plage merveilleuse où des bungalows sont en cours de construction.

Comme dans tout désert, il y a toujours quelqu'un qu'on n'a pas vu, et qui surgit de nulle part,  ici c'est un allemand en train de profiter  avec énergie du temps qui passe à l'ombre d'un bel arbre, on lui demande quel est le meilleur endroit pour nager, il répond un peu dépité, c'est partout pareil sur cette plage, la mer est belle mais les coraux sont tous morts, il y était venu il y a 4 ans et en gardait un souvenir ému, comme quoi même dans un paradis il peut y avoir un ver dans le fruit ! 

Sur le retour, nous saluons au passage, l'occupant du lieu, qui s'avère être le "papa"  de Paco, il est comme moi à Leyris en train de ramasser les feuilles,  de balayer le sable, de rendre propre un lieu pour sa seule satisfaction personnelle, pourquoi tant d'activité si personne ne vient voir les résultats ? 

C'est sur réflexion quasi philosophique que nous retournons "chez nous" toujours accompagné par le joyeux Paco qui de temps en temps gratte furieusement le sol comme si il avait senti une présence animale.

Le temps de se "désaler" un peu, et exceptionnellement on se tape une petite BINTANG (Étoile) bien fraîche en attendant le dîner, tout en regardant le soleil se coucher à 18h30. 

Je pensais en avoir fini pour ce jour de mon récit mais je suis contraint d'y revenir pour manifester mon enthousiasme.

Après un déjeuner copieux (soupe, légumes, poisson, riz, omelette) un peu de lecture à l'ombre s'impose pour digérer et ..... compléter les 10 heures de repos de la nuit précédente. 

Ceci fait, la tentation est trop grande de vouloir en remettre une couche, et bien nous en a pris car non seulement nous nous avons eu droit au même spectacle que ce matin avec en plus quelques bonus : un poisson Napoléon, en voie de disparition, parait il, facilement reconnaissable à sa bosse frontale, il peut atteindre les 180 kg , le nôtre était loin de faire ce poids mais assez conséquent pour nous ravir le coeur.

En un premier temps, on a aperçu de loin une tortue dont tout le monde parle et que nous n'avions pas encore vue, nous commençons à connaître le sens des courants non dangereux et parallèles à la côte, donc une dernière fois on remonte à pieds par la plage pour aller à nouveau se laisser dériver juste au dessus de la faille et là madame la tortue vient nous narguer, elle est magnifique, pas effrayée pour un poil, elle nage à la même vitesse que nous, aussi nous restons ensemble pendant plusieurs minutes, nous sommes aux anges, puis elle retourne vers les profondeurs pour nous abandonner honteusement.

Il est évident que dans cet univers de poissons, c'est comme le pour les chants d'oiseaux sur terre, le plaisir doit être encore plus grand quand on peut les identifier, pour cette fois on se contentera du plaisir des yeux, mon poisson clown n'en est peut être pas un, mais il était rigolo quand même ! 

Moi qui suis plutôt du genre  "barboteur de compétition" un  roi de la "trempette rapide" qu'un Weissmuller, tellement absorbés par ce que nous voyons, il nous arrive de nager pendant plus d'une heure sans discontinuer, ce qui explique que le soir le sommeil n'est pas long à venir !

Encore une bien belle journée de passée dans le calme et la torpeur de l'île de ATTHA que nous devons quitter demain matin, ce n'est peut être pas plus mal car cet après-midi sont arrivés une famille québécoise avec deux enfants en bas âge dont un semble un peu caractériel et une lithuanienne, précédemment croisée, fort sympathique au demeurant mais très bavarde avec en anglais à l'accent à la Elvire Popesco, nous continuerons sans eux et sans la fumée de leurs cigarettes ! 

Deviendrions nous un peu misanthrope 


.../...A SUIVRE 

RETOUR À BANDA

Finalement il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, la lithuanienne, RIMA, bien que bavarde, s'avère plus que sympathique et un puits de renseignements, c'est une petite commerçante à son compte qui travaille 9 jours par semaine, dit elle, 7 jours plus 2 nuits histoire de gagner suffisamment d'argent pour pouvoir partir 3 mois en voyage au moment du grand hiver lithuanien, dans un pays où gagner 500€ en un mois est un exploit, elle confie tout à ses employés, et dit elle, son seul soucis étant de remettre à niveau l'entreprise à son retour, pour pouvoir partir à nouveau.
 
Elle est plus que forte mais assume son obésité au point d'aller se baigner en petit bikini sans complexe, c'est notre voisine de bungalow pour une nuit et ma prédiction est vraie, elle doit ronfler, ai je dit la veille, et ..... "ELLE RONFLE FORT" ! 

En revanche ce qu'elle peut maîtriser, elle le fait avec une réelle discrétion, ce matin aux aurores, elle est partie pour un petit snorkeling matinal, avant le petit déjeuner,  sans faire de bruit au point que nous pensions qu'elle faisait la grasse matinée
.
La glace se brise quand nous disons que n'aimons pas trop les papayes, pourtant, dit elle,  quand on peut avoir certains ennuis intestinaux .... du genre constipation, eh bien, il suffit de manger le matin à jeûn de la papaye et tout est résolu plus vite qu'on ne l'espère dit elle dans un langage imagée en rigolant et en faisant de grands gestes et moi d'ajouter juste comme une "formula one" et elle est pliée de rire, comme quoi, pipi caca peut aider à créer une certaine complicité.

Notre bateau chartérisé doit nous prendre à partir de 9 heures, aussi elle a le temps de nous donner quelques bons renseignements et adresses pour la suite de notre voyage, elle parle vraiment beaucoup mais sait se taire quand il faut, pas comme le petit québécois qui passe son temps à crier pour un oui ou un non, bien que sa plantureuse mère fasse tout pour bien l'élever, il est à cet âge où l'on ne supporte pas d'être contrarié et qu'on croit qu'en gueulant ça ira mieux, je vais devenir le W.C Fields des voyageurs qui en arrive à approuver cette sage maxime : "les enfants, c'est comme les pets, on ne supporte que les siens !" 
Surtout les occidentaux car jamais depuis que nous voyageons, nous avons entendu des enfants asiatiques se conduire comme cela, à moins d'être issus de parents nouveaux riches et gras.

Sofian, le gentil propriétaire des bungalows et une de ses nombreuses filles nous accompagnent en ville, ça tombe bien nous irons ensemble  jusqu'à l'ATM où nous devons retirer l'argent qui nous manque pour payer le bateau, car nous n'avions pas prévu de rester un jour de plus et de chatériser un bateau, ce qui la veille avait poussé Rima à nous traiter ironiquement de "riches" voyageurs.

Ce matin la mer est magnifiquement calme bien que le temps soit en train de se couvrir sur Banda NEIRA, au départ nous saluons nos voisins américains déjà en train de faire trempette, en cours de route une légère ondée vient nous rafraîchir un peu au milieu du voyage.

La sortie du bateau est plutot épique mais, malgré notre grand âge, nous ne sommes pas tombés à l'eau, c'est le principal.

En marche vers L' ATM, prévenu sûrement par un de ses rabatteurs, ABBA vient à notre rencontre sur sa moto et nous propose comme on dit à Marseille de nous "chaler" , comme nous ne sommes pas chargés nous préférons y aller à pieds ce n'est pas loin et la chaleur n'est pas encore à son paroxysme. 

Je le vois devant nous saluer et plaisanter avec Sofian, mais je sens que Sofian reste sur la réserve et semble ne pas l'apprécier vraiment, dès qu'il s'est éloigné sur sa moto, il me dit "I don't like him",  pour la simple raison qu'il ne m'a jamais "renvoyé l'ascenseur", alors que lui avait souvent recommandé son établissement. 

Mon jugement se confirme, sous son aspect jovial et rigolard, ABBA est assez mercantile, une petite rétro commission aurait peut être arrangé les choses entre eux, mais à aucun moment ABBA ne nous a parlé et recommandé l'hébergement de Sofian qui est super et mérite de réussir dans son business.
  
De toutes les manières, ABBA a fait à banda NEIRA un magnifique hébergement qui, sort de l'ordinaire, ce qui doit créer une certaine jalousie.

Comme par hasard, il a fallu lui rappeler le petit tarif qu'il m'avait fait 4 jours avant et tout est souvent du même acabit, money is money  mais avec le sourire en plus , ça fait passer les choses !

Toujours est il que c'est bien et recommandable, on y passe une nouvelle fois une excellente nuit et en le quittant, bien qu'il ait essayé de me compter deux plats au lieu d'un, je le quitte en lui disant que nous reviendrons et que nous le recommanderons auprès des voyageurs "un peu plus fortunés" que les routards car son lieu est vraiment super ! (www.cilubintang)

Demain, le bateau doit arriver à 9h pour repartir une heure après, de toutes les manières il nous tiendra au courant et on peut compter sur lui, c'est un pro.


.../... À SUIVRE !

BANDA NEIRA to TUAL , ILES KEI par bateau....12 heures !

Il aura fallu attendre 74 ans pour voir ça, le bateau que nous allons prendre est l'ENORME qui avait suscité tant d'activités la dernière fois dans le port, le "transsibérien des mers", mais cette fois nous n'allons pas être de simples spectateurs mais les acteurs.

Nous sommes arrivés à pieds et ABBA a eu l'élégance de nous faire porter les bagages jusqu'à l'entrée. 

Les voyages ayant l'avantage de former la jeunesse, les vieux savent en profiter aussi, c'est pourquoi, cette fois nous partons avec quelques provisions de bananes en beignets, quelques clémentines et de l'eau, tout en sachant désormais que sur le bateau nous aurons droit à deux repas à condition de ne pas rater l'heure. 

Le spectacle commence dès l'arrivée au port, à peine arrimé, tout le monde déjà essaye de descendre soit parce que c'est leur destination finale soit parce qu'ils sont en transit et vont se dégourdir un peu les jambes tout en faisant leur marché dans les fameuses échoppes que nous avons vues s'installer.

En bon cartésien, je pense qu'il serait bon qu'on laisse passer ceux qui veulent descendre puis laisser  ensuite monter ceux qui veulent embarquer, visiblement Descartes ils n'en n'ont rien à foutre, c'est la foire d'empoigne.

Essayer d'avoir la vision de deux pauvres hères essayant de monter cette putain de passerelle alors que les autres descendent dans la précipitation évidemment chargés comme des baudets .... eh bien c'est le spectacle offert par Dominique et votre serviteur !

Il fait déjà chaud après cette ascension, à l'intérieur il faut encore monter, heureusement que nous voyageons léger car la cohue continue entre porteurs, et personnes montant et descendant, l'espace libre qui faciliterait le passage est occupé par des entassements de colis, je parlais lors de notre dernier voyage d'Exodus, là c'est carrément le radeau de la Méduse version indonésienne, le bateau n'est qu'un entassement de personnes, de marchandises et de colis entre lequel il faut pouvoir se glisser les bagages en mains.

Tandis que Dominique garde les bagages, un employé gentiment me montre les places qui nous sont attribuées, ..... la décision est vite prise, .... ce sera sur le pont, ma description faite à Dominique ne la fait pas hésiter une seconde : ce sera sur le pont côté ombre, on emporte les bagages avec nous, car renseignement pris auprès d'un employé avec tout ce monde il ne serait pas raisonnable de les laisser sans surveillance, d'autant que Rima nous avait prévenus : "be caRRRefull on this boat"

Les ponts intérieurs où nous aurions dû prendre place ne sont qu'un alignement de lits revêtus de plastique bleu sur lequel on doit bien transpirer et ..... le voisin aussi, car tous les lits sont à touche-touche et ce qui crée d'emblée une certaine promiscuité qui à la longue doit être pesante, la clim est faible pour un tel volume sauf pour celui qui est juste en dessous, cette place doit être plus chère.

On doit continuer à fendre la foule pour atteindre le pont supérieur bien que l'employé nous ait dit que c'était complet, un banc à l'ombre fera l'affaire et au moins on sera à l'air. 

Avec ma bonne mine, je me fais entreprendre par un petit indonésien qui pratique un peu l'anglais et m'explique qu'au dessus c'est encore mieux et il a raison le bougre, nous avons des bancs, une table et un toit sur la tête pour nous protéger du terrible soleil et en plus la supérette du bateau juste à côté.

Nous nous installons comme à la maison et nous prenons nos aises, toujours avec notre copain qui nous explique d'où il vient et ce qu'il va faire en Papouasie, il est doux et très gentil, ... mais ....

Une jeune hollandaise, précédemment croisée plusieurs fois à Banda NEIRA et Pulau Hatta se joint à nous car c'est vraiment "la place to be", incroyable, elle charrie depuis la Thaïlande un yukulélé, c'est plus facile pour voyager qu'une contrebasse, pensais je et la suite va prouver ça peut être un réel moyen de communication. 

Elle voyage seule depuis plusieurs mois, Thaïlande, Laos, Cambodge, Viêt-nam, chapeau ! elle a dans les 25 ans, elle est grande comme peuvent être les hollandaises au point qu'on n'a pas envie de lui manquer de respect. 
Elle voyage sac à dos mais elle n'a pas le look de la routarde dépenaillée, nous l'avons aperçue dans des tenues "chic", Par ses réactions et son comportement on sent qu'elle commence à être exaspérée par le regard  insistant et pesant des hommes et elle ne se laisse pas faire, sans comprendre pourquoi,  à un moment elle s'adresse peu aimablement à un indonésien en anglais, qu'elle pratique couramment, qu'il ferait mieux de regarder le paysage derrière elle plutôt que de la dévisager ! 

Le macho qui sommeille en moi dira que le leggings moulant est certes confortable pour voyager ..... mais peut être pas en terre musulmane !  Dominique ne partage pas mon point de vue.

Pour en finir avec elle, nous apprendrons plus tard, puisque nous l'avons à nouveau rencontrée, que le soir de notre arrivée tardive (23 heures) pour être plus près d'un hôpital où elle voulait consulter pour un petit bobo, elle avait dormi seule dans une guest house, genre hôtel de passe pour homosexuels. 
Avec l'humour qui me caractérise je lui ai dit qu'au moins là elle ne risquait pas grand chose,  ..... je lui laisse le plaisir de cette belle expérience, moi à cette heure là j'abandonne le marchandage et nous nous avons chartérisé sans discuter un bemo pour atteindre notre luxueux hôtel réservé sur internet !

Vient également se joindre à notre groupe, un indonésien au look de baroudeur : lunettes noires, casquette bien enfoncée, battle dress et super pompes de randonnées, curieux dans ce pays où la savate est plutôt de mise, de son sac à dos il extrait un hamac qu'il installe tranquillement sur le coin de notre pont, "beau roule mécanique", pensais je, puis il vient s'asseoir avec nous et la conversation se met en route, chaque fois que nous parlons d'un lieu en Indonésie, il connaît, et visiblement c'est vrai, car il en parle avec détails, comble de circonstance, il est natif de Banda NEIRA et nous parlons bien sûr de ABBA, il confirme mes dires mais pour expliquer son comportement il retrace ses origines historiques et "arabes", ses parents natifs de Muscat dans la péninsule arabe sont venus s'installer, avant les occidentaux,  dans les Moluques pour y exercer le commerce des épices, son récit est passionnant et instructif, ce baroudeur est en fait le représentant d'un groupe de voyages hollandais et il accompagne souvent des étrangers, il nous raconte quà ce titre il a eu affaire à ABBA et que c'était un filou commerçant de première et nous fait part d'une anecdote à son sujet qui nous a fait plier de rire un bon moment. La conversation tombant, il emprunte à Emma, la hollandaise, son YUKULELE  et commence à chanter de douces chansons des îles reprises par une grande partie des passagers, un grand moment de voyage.

Avant que l'envie ne se fasse pressante et dans l'urgence, je décide pour Dominique et moi même de faire un repérage de l'endroit où se trouvent les toilettes.

Ma première réflexion est que sur ce bateau il est plus facile de trouver un lieu de prière qu'un lieu d'aisances, sur les portes il est soit marqué mosquée ou pria, je me disais bravo, "quel bel œcuménisme ! " à chacun son lieu de prière, un peu trop de pria à tous les étages m'a poussé à pousser la porte et tout de suite à l'odeur j'ai réalisé ma méprise, pria en indonésien veut dire "toilettes" il va falloir que je m'améliore dans cette langue, donc le repérage est fait, il suffira de choisir celui qui est le moins inondé pour ne pas se casser la gueule.

Attiré par de la musique,  je décide d'aller explorer un peu plus bas dans le bateau, les escaliers sont encombrés par les commerçants ambulants, je passe sous les regards amusés et surpris des voyageurs, visiblement peu habitués à voir des occidentaux, ce sont de grands sourires et grands hello, voire des poignées de main et de grandes tapes dans le dos, et là je débouche au dernier étage sur un orchestre endiablé musique à fond avec une chanteuse-danseuse, genre danse du ventre, mon arrivée se fait sous les acclamations et il a fallu toute ma perspicacité et mon courage pour arriver à refuser de me joindre à ce spectacle improvisé et sonore, "que suis je allé donc faire dans cette galère ?" 
Plié en quatre de rire, je suis remonté raconter mon histoire à Dominique qui a seulement profité de mon expérience pour trouver les toilettes.

Le voyage se poursuit tranquillement avec une mer d'un calme à vous faire regretter d'avoir gaspillé un comprimé de nautamine et j'ai eu là, une pensée émue pour ma soeur qui a le mal de mer sur les bateaux Mouche, même elle, sur une telle mer n'aurait pas osé être malade. 

Mon jeune indonésien commence à m'expliquer qu'il effectue cette partie du voyage en passager "clandestin" puisqu'il aurait dû descendre à l'endroit où nous sommes montés, je ne comprends pas grand chose à son embrouille, à un moment les contrôleurs sont passés et ne l'ont pas embarqué, toujours est il que je finis par comprendre qu'il n'aura pas droit aux repas car on doit présenter le billet, qu'à cela ne tienne tel Saint Martin partageant son manteau nous partagerons notre repas, ce qui fut dit fut fait, Dominique et moi nous contentons d'un plateau tandis que lui avale l'autre, avec un petit bonus de riz, même scénario pour le dîner.

L'après midi se passe tranquillement, dans une ambiance chaleureuse, de temps en temps nous apercevons une ile au loin et notre baroudeur, (qui en fait s'appelle Bemo, mais doit se prononcer BIMO, il y tient car comme tout le monde le sait le bemo est en Indonésie le moyen de transport le plus usuel entre le mini bus et le char à bœuf ) nous en donne le nom et fait quelques commentaires touristiques à leur sujet, vraiment intéressant ce garçon et même gentleman puisque c'est lui qui, en tout bien tout honneur, est allé chercher le repas d'Emma en même temps que moi flanqué de mon jeune indonésien qui me colle aux basques et qui pour me remercier porte les repas.

Splendide coucher de soleil en mer, mais sans se lasser, on commence à s'y habituer, la nuit tombe, ça chante dans notre coin, c'est bourré dans l'autre, comme en France je me méfie des gens ivres on ne connaît pas toujours leur réaction surtout quand ils s'expriment avec force dans une langue qu'on ne comprend pas et Zinédine Zidane ne peut pas vous sauver de tout.

Nous y voilà, Bemo étant éloigné, notre jeune indonésien commence à nous dire à Emma et à nous qu'il est sans un sou et que 100 000 roupies ( 7 euros ..... quand même !! ) seraient les bienvenus pour poursuivre son voyage, il ne doit pas se souvenir de la pingrerie bien connue des hollandais qui les ont pourtant occupés car Emma n'a même pas réagi, elle a fait mine de ne pas entendre, Dominique et moi avons décidé, tout en sachant qu'il y avait arnaque sous roche, de compatir à son prétendu malheur, quand seul accoudé au bastingage je suis allé le retrouver je lui ai dit que notre participation se limiterait à 50 000, ça a eu l'air de lui faire plaisir et il a disparu de toutes les manières il avait une bonne tête et nous avait permis de passer agréablement ce trajet, qui plus est par sa connaissance du terrain, il nous a permis de faire évoluer notre voyage car nous pensions poursuivre vers les Raja Ampat (Papouasie) dont tous les voyageurs croisés parlent avec enthousiasme, mais pour atteindre ce point par le sud il faut nécessairement se taper deux jours sur ce bateau jusqu'à FAK FAK (Ce nom me fait bien rigoler) puis un avion de FAK FAK à SORONG, ce qui est un investissement de temps et d'argent, nous garderons cette destination pour l'année prochaine ..... si Dieu le veut ! De TUAL nous repartirons vers AMBON en cherchant à aller vers les îles TOGGIAN sur notre chemin de retour, sur lesquelles les voyageurs ne tarissent pas d'éloges.

Arriver à une heure tardive (23 heures !) dans un lieu que je ne connais pas, c'est ce dont j'ai le plus horreur, mais Bemo était là, le bateau faisant un long arrêt à cette étape il a eu la gentillesse de descendre et de nous prendre en charge, Emma pour trouver un hébergement pas loin de l'hôpital et nous un moyen de transport vers notre hôtel "de luxe" en nous promettant d'avoir une pensée pour lui en plongeant dans la piscine, ce que nous avons évidemment fait ! 

Tout va bien, nous sommes attendus et nous allons rester dans cet hotel, 4 nuits le temps d'organiser ce fameux renouvellement de visa, malheureusement demain c'est samedi et l'IMIGRASI KONTOR n'ouvrira que lundi matin.

.../... À SUIVRE !



TUAL et LANGGUR

Quand nous avons dit à Bemo, que nous descendions au Grand VILIA HOTEL, d'un coup nous ne sommes plus passés pour de pauvres routards en déroute. 

Bel Hébergement, piscine et personnel plus que gentil, Dominique a lu dans le guide que dans ces îles l'accueil est particulièrement sympathique et cela se confirme.

On peut louer une moto, évidemment une de celles des employés de l'hôtel, cela lui permet d'arrondir un peu le quotidien, pour être en règle notre permis international devant nous attendre probablement à Leyris, nous demandons deux casques, inutile répond il, nous sommes dimanche et la police est de repos, et nous voilà partis pour découvrir un peu l'île et faire des repérages pour bouger un peu car arpenter LANGGUR à pieds, comme nous l'avions fait la veille, en plein cagnard, c'est épuisant d'autant que LANGGUR n'a rien d'exceptionnel c'est une ville " moderne" sans aucune vie particulière à part son marché. Donc, même en ville, la moto, permet de pousser un peu plus loin nos investigations, sans y laisser notre santé sous un soleil épuisant. 

Le guide donne deux hébergements en bord de mer, que nous décidons d'aller voir, nous nous engageons sur un genre "d'autoroute" où nous sommes quasiment les seuls, nous sommes dimanche et la circulation en ce début de matinée est quasi inexistante, je roule plus que prudemment 40 km/h ça suffit amplement, nous ne sommes pas pressés, dans le rétroviseur (pour une fois la moto de location en est équipée) j'aperçois une moto roulant à la même allure que nous, je l'oublie, sans la voir arriver elle se porte à notre hauteur et là je vois que nous tombons sur le seul flic qui ne devait pas dormir ce dimanche, il est dans un uniforme rutilant le gyrophare bleu allumé, ça y est c'est pour nous, pensais je, il nous double lève la main gauche ..... pour nous saluer gentiment et poursuivre sa route !!! Je dois confirmer néanmoins que ce dimanche tous les motards croisés ne portaient pas de casque.

La campagne n'a rien d'exceptionnel, les paysages sont moins beaux qu'à banda NEIRA pas de muscadiers ni autres cultures, nous changeons d'avis en arrivant en bord de mer, une merveille et on comprend le qualificatif de "bleu des mers du sud" avec des plages immenses de sable blanc avec trois pelés et un tondu, avec nous ça fait tout de suite quatre pelés et deux tondus !

Le premier hébergement "COASTER" est celui où vont tous les occidentaux, nous y croisons Emma qui nous raconte son hébergement avec les homo et absorbe les pilules qu'on lui a données à l'hôpital où elle a fait un test "curieux", précise t elle,  pour savoir si elle n'avait pas attrapé la dengue, maladie courante dans les pays qu'elle vient de traverser et véhiculée par les moustiques, a priori ce n'est pas ça, tant mieux.

Et  nous croisons également une autre française rencontrée sur le bateau, de l'âge de Dominique, Françoise veuve depuis 10 ans, voyageant également seule au grand désespoir de ses enfants. 

Dominique  a bien parlé avec elle  tandis que j'écrivais sur le bateau mon histoire qui a disparu faute de sauvegarde par manque de batterie, ça m'avait mis de mauvaise humeur. 

Avec son mari, chirurgien dentiste en France, ils étaient partis à l'époque aux Marquises où s'était libéré un poste qu'ils convoitaient depuis longtemps, ils  ont vécu là bas une belle expérience de vie, un fils y est même né, on apprend que Jacques Brel, déjà décédé, n'avait pas laissé un souvenir impérissable par sa gentillesse. Nos routes risquent de se croiser encore car elle est comme nous en Indonésie pour un bon moment et son vécu est bien intéressant.

Le second hébergement c'est SAVANA également vanté dans Lonely Planet, plus isolé sans un touriste avec un incroyable tenancier Guerson, on a l'impression de l'avoir réveillé, c'est plutôt le bordel un peu partout bien que le lieu soit paradisiaque, sa femme Lucy est parait il malade et on ne la voit pas, mais il nous parle de l'hébergement que sa femme a monté un peu plus loin avec ses sœurs, fantastique c'est un peu plus cher mais c'est justifié notamment pour deux bungalows en dur face à la mer, incroyablement propre avec en plus de délicates attentions de bon goût, c'est décidé, c'est là que nous reviendrons dès que le problème de visa sera réglé. 

Nous revenons discuter un peu avec Guerson, et essayer de manger quelquechose, impossible sa femme est malade, mais on peut aller acheter à côté deux Rojiak (salade de fruits pimentée, avec des cacahuètes écrasées), puis revenir les manger chez lui en buvant un coup, un citron pressé frais qu'il nous offre généreusement, on lui parle de notre visa et nous encourage à nous présenter de bonne heure si on veut que les choses se passent rapidement. 

De prime abord, il est plus que grognon, taiseux et bourru, mais d"un seul coup il se libère et devient plus que sympathique et rigolard, il nous parle du bon vieux temps où son lieu était un repère de hippies, joyeux fumeurs de pétards, puis il nous parle de son expérience, pour gagner un peu de sous, où il était allé voir la famille en hollande pour ramasser les pommes sous la pluie et le froid, ça a duré une semaine, écœuré il est parti sans même réclamer sa paye, il en rigole encore et nous aussi, il nous donne son WhatsApp et c'est lui que l'on contactera quand on sera prêts, ceci arrêté, nous retournons en ville. Nous apprendrons plus tard par sa femme Lucy qu'il valait mieux qu'il revienne à la maison car là bas, il avait tendance à abuser de l'alcool et de substances illicites !

TUAL et LANGGUR sont deux villes jumelles, séparées par un pont, TUAL est la ville du port celle où arrive le bateau, c'est la plus ancienne et la plus animée, nous y faisons un petit tour histoire de situer où se trouve le bureau d'immigration où nous devons revenir demain. Depuis ce matin,  je suis surpris par le calme des conducteurs et leur vitesse modérée, ils ont compris, eux, que moins on va vite moins on consomme.

La moto rendue, il est très facile de se déplacer en transport en commun, ce sont des mini bus qui tournent en ville continuellement, on fait signe, on monte et on descend quand on veut, généralement ils ont la musique à fond, genre de reggae, avec une base importante de sons de Klaxon tonitruant, on ne peut pas dire que ce soit une musique triste, cela nous a permis d'aller en ville le long du fameux pont manger un poisson le "baronang" qui restera marqué dans les annales, même si pendant que nous choisissions les légumes la serveuse l'a fait tomber et laisser un bon moment sur un parquet peu rutilant, tous les microbes ont dû s'envoler à la cuisson !!


.../... À SUIVRE !

IMIGRASI KANTOR

Nous sommes lundi, c'est donc casqués que nous partons à moto aux aurores pour le service d'immigration repéré la veille.

En y arrivant, nous sommes un peu surpris par l'activité qui y règne et l'abondance de fonctionnaires dans leur plus bel apparat militaire devant la porte d'entrée qui nous invitent aimablement à entrer, ça commence bien, on nous fait comprendre qu'aujourd'hui c'est un jour spécial ce qui explique cette effervescence et toutes ces tenues extraordinaires avec galons et décorations, encore plus imposants que celles du général Salazar dans Tintin.

Le bureau dans lequel on nous invite à nous installer est flambant neuf avec bonbons, café et thé à disposition, visiblement on fait tout pour rendre l'accueil agréable. 

Nous sommes pris en mains par un super gentil employé, un peu efféminé, qui nous dit à nouveau que d'habitude il travaille en chemise mais qu'aujourd'hui le costume est de rigueur car on fête les 70 ans de la création du service d'immigration, je lui dit qu'on est bien chanceux car en France un jour de commémoration on ne risque pas de trouver un fonctionnaire au travail, tout se passe beaucoup mieux que je ne le craignais. 

Nous avons bien fait de prendre notre VOA en arrivant, nous avons notre billet d'avion pour sortir du pays, notre tenue est plus que correcte donc tout roule, ça va être facile et là commence un fastidieux travail de photocopies, de dossier et sous dossier pour justifier son travail et son salaire, on nous explique que le paiement de 500 000 roupies par personne doit se faire dans une banque avec le papier que l'on nous remet tandis qu'il garde nos passeports, c'est par ce ce biais qu'ils ont trouvé le moyen d'éviter les pourboires et la corruption, mon honnêteté intellectuelle m'oblige à revenir sur les suspicions formulées lors de notre arrivée, les 3 dollars de différence sont probablement justifiés par la fluctuation du cours du dollar,  les 500 000 roupies correspondant à quelque chose près à 37 dollars arrondis au dessus, dont acte ! 

En ce jour anniversaire, nous sommes les seuls dans le bureau, et la paperasse terminée, à notre grande surprise nous sommes invités à nous joindre au gratin des fonctionnaires dans le hall pour la photo de groupe, incroyable, ils nous filent des panneaux dans les mains que nous brandissons joyeusement comme eux, moi j'ai "J'AIME LE SERVICE D'IMMIGRATION DE TUAL" dans la main droite et "VIVE LE SERVICE D'IMMIGRATION DE TUAL" dans la main gauche, tandis que Dominique arbore fièrement et joyeusement "BRAVO LE SERVICE D'IMMIGRATION DE TUAL" parmi les nombreux panneaux exhibés , il y en a même un avec un petit bonhomme qui par son geste signifie "NON A LA CORRUPTION", pour ceux qui douteraient de mon histoire j'ai pour preuve plusieurs photos confirmant mes dires !! Et évidemment tout cela s"est passé dans une joyeuse ambiance.

Notre gentil fonctionnaire prend notre numéro de téléphone pour nous prévenir dès que le nouveau visa sera tamponné sur notre passeport probablement dans deux jours, ce qui ne nous arrange pas trop car nous envisageons de partir demain pour la côte et nous serons donc obligés de revenir, en tout cas il nous encourage vivement à aller payer rapidement à la banque pour ne pas retarder la procédure, ce que nous ferons évidemment à la sortie de leur service et j'allais oublier, il a fallu qu'avant de partir je fasse une déclaration filmée en anglais pour manifester ma satisfaction de l'accueil reçu à l'IMIGRASI KONTOR de TUAL et comme à la sortie des toilettes dans la plupart des aéroports en Asie il y a une machine avec différents smileys pour marquer sa satisfaction ou son mécontentement sur l'état de propreté des lieux, Dominique et moi avons bien sûr appuyé sur le smiley "satisfaction totale" j'ai même proposé d'appuyer deux fois, il a refusé ......  Preuve que la lutte contre la corruption est bien en marche !!

Tout cela c'est admirablement passé au point qu'il nous reste toute la journée pour aller voir à quoi ressemble l'île du côté TUAL, et une nouvelle fois notre impression se confirme, l'intérieur est moyen mais les côtes merveilleuses.

Le lendemain matin alors que nous prenions notre petit déjeuner, notre sympathique employé nous téléphone pour nous dire que nous pouvons venir chercher nos passeports, je ne regrette pas d'avoir arboré la veille le panneau "BRAVO LE SERVICE D'IMMIGRATION DE TUAL" !

En récupérant nos passeports, cette fois c'est Dominique qui a été filmée en disant quelques mots en indonésien " Salamat hari bakti imigrasi Kei tuju pulu !" Elle s'en est bien tirée et le passeport en mains nous pouvons partir sur la côte pour jouir enfin d'un repos bien mérité .... pendant 30 jours de plus  !!!

.../... À SUIVRE !

02/02/2020 !!!!

L'histoire a retenu le serment des trois Horaces, le serment du jeu de paume, elle devra désormais compter avec le serment de Patrick du 02/02/2020, devant l'Eternel et quelques uns de ses serviteurs je fais solennellement le serment de ne plus faire confiance à un indigène lorsqu'il me conseillera une excursion pédestre, principalement si il est indonésien. Ça fait deux fois qu'il nous fout dans la merde et la coupe est pleine !!

Dans l'endroit paradisiaque où nous sommes, il n'y a pas grand chose à faire si ce n'est profiter des joies simples de la mer, marche apéritive, couchers de soleil, natation etc.... 

Voilà t il pas qu'on nous parle d'inscriptions préhistoriques de l'autre côté de la baie, quel beau but d'excursion, une heure de marche, de la rigolade pour nous et ça changera un peu.

Il y a deux jours nous décidons donc d'aller voir ces fameux dessins préhistoriques sur les falaises. 

La marée est particulièrement importante ici, le matin, il suffit de marcher sur la plage et on nous montre vaguement de loin où cela doit se situer, ""you can't miss it" c'est rouge et c'est à 5 mètres de hauteur nous dit Lucy femme de Gerson, et nous voilà partis guillerets vers 10h du matin ( l'heure où il commence à faire bien chaud) pour une heure de marche ....... qui se transforme en deux heures, et il est évident que lorsqu'on a marché aussi longtemps on se dit que c'est ridicule d'abandonner aussi près du but et on insiste lourdement sans rien voir, il est midi et ça devient intenable, il devient de plus en plus difficile de marcher, nous nous enfonçons dans le sable humide jusqu'aux chevilles, et je ne peux m'empêcher de penser à ce film de guerre (probablement en Corée, des "nus et des morts" ????) où un soldat américain disparaît doucement dans des sables mouvants, c'en est trop nous décidons d'abandonner de revenir, la tension monte dans le couple, car fatigué je perds patience, et tout ce que je veux c'est sortir de ce merdier au plus vite, nous tirons au plus court en plein cagnard (il est quatorze heures) pour rejoindre notre GUEST HOUSE, au passage Lucy qui ne manque pas d'humour est pliée en quatre par notre mésaventure, elle se propose d'y retourner avec nous, personnellement ses peintures préhistoriques, elle peut se les mettre où je pense, j'irai à Lascaux c'est sûrement mieux et il doit faire moins chaud. 

Le lendemain journée de pluie comme il peut y en avoir sous les tropiques .... et dans les Cévennes, on en profite pour lire, se reposer et moi de rattraper un peu mon retard dans mon blog, le seul problème est que la connexion internet est plus que minable, juste bonne pour quelques mails sans photos et quelques WhatsApp plus légers, ce n'est pas réellement un problème on peut s'en passer d'autant que notre billet d'avion pour Ambon est déjà pris et que la réservation de l'hôtel pourra se faire au dernier moment dès que nous ferons un saut en ville. 

On nous parle d'une splendide plage à une heure de marche (encore!)  où l'on doit pouvoir trouver de beaux coraux et faire du snorkling qu'on ne peut pas faire sur la plage en face de notre hébergement.
          
Et nous voilà partis frais et dispos ce matin vers dix heures pour cette heure de marche qui évidemment se transforme en deux,  sans que nous ne nous trompions, certes nous ne marchons pas vite, surtout moi, mais quand même, il faut plus d'une heure de marche pour atteindre ce lieu, on nous aurait dit deux heures nous n'y serions pas allés.

Épuisés, surtout moi, nous arrivons à cette merveilleuse plage aux couleurs exceptionnelles avec un sable blanc tellement fin qu'on dirait un enduit glacé, quant aux coraux la pêche à la dynamite en a eu raison !
Comme d'habitude, dans un lieu désert, il se pointe quelqu'un qui nous propose d'aller chercher des noix de coco pour nous pour 50 0000 roupies, à ce prix là je peux lui en vendre un camion !

C'est Moïse (donc un chrétien, et fier de l'être ) il accompagne en bateau des polonais avec qui nous avons précédemment fait une excursion.

Donc après un peu de repos sous un arbre à l'ombre, nous décidons de retourner. 

A l'aller nous avions privilégié le chemin dans la "jungle" car il était partiellement à l'ombre, ce n'était pas une bonne idée car qui dit ombre ne dit pas nécessairement fraîcheur si il n'y a pas de vent, ce qui est le cas et cela a rendu cette marche harassante. 

Donc nous reviendrons par le bord de mer plus aéré mais plus long, je commence à désespérer et à jurer qu'on ne m'y prendrait plus, désormais ce sera un coup de moto plus une petite marche, basta ! Dominique plus vaillante que moi est bien d'accord, intelligemment nous ne sommes partis qu'avec un demi litre d'eau pour deux et nous commençons à tirer la langue.

Après plus d'une heure de marche et de nombreux arrêts à l'ombre, nous apercevons quelques maisons avec des barcasses devant, quelqu'en soit le prix c'est pour nous, malgré notre situation quasi désespérée je suis parvenu à le faire baisser de moitié, c'est comme au poker j'ai bluffé il n'a pas vu que j'étais prêt à passer sous les fourches caudines tellement j'étais crevé, de toutes les manières le prix convenu était un prix normal et plus qu' acceptable pour lui, la preuve c'est qu'il nous a moult fois remerciés, le double eut été mieux pour lui, mais il ne faut quand même appuyer sur la tête d'un pauvre vieux en train de se noyer.

Nous avons voyagé à crédit car nous n'avions que la moitié de la somme promise, le reste sera donné à la guest house, où exceptionnement nous nous sommes tapés après deux grands verres d'eau deux bières délicieusement fraîches. 

Dominique est en meilleure forme que moi, mais après une bonne douche, elle a eu l'élégance, de glisser et de se foutre par terre pour montrer gentiment  et par solidarité, que je n'étais pas seul à ne pas être en forme !

Ca y est la forme est revenue puisque je viens de déblatérer quasiment en DIRECT-LIVE le récit de cette journée, mais toujours est il : PLUS JAMAIS CA, c'est promis !

Il n'y a que ceux qui s'intéressent à l'Indonésie qui se souviennent qu'en 1999 il y a eu dans les Moluques de sanglants combats entre chrétiens et musulmans, à côté de chez Gerson, il y a un arbre énorme et magnifique comme on ne peut trouver qu'en Asie, Lucy sa femme nous dit qu'il est sacré et que c'est sous cet arbre qu'a été conclue "une pax romana" entre les deux belligérants en présence des principaux chefs religieux, comme quoi c'est grâce à leur tradition animiste qu'ils sont parvenus  à mettre fin à un conflit  né de deux religions imposées successivement par des gens venus de l'ouest, c'est donc sous cet arbre que j'irai faire authentifier le serment du 02/02/20 !!

.../... À SUIVRE 



PETIT RETOUR EN ARRIÈRE  (flash back, comme on dit au cinéma.)

Nous sommes donc installés aux Lucky Huts, tenus par Puji soeur de la femme de Gerson, dans laquelle cette dernière a également des pions, comme le reste de la famille (8 enfants, Gerson 12), si j'ai bien compris c'est un "consortium" familial, ce sont vraiment les bungalows les plus réussis : terrasse face à la mer, tout confort, lit avec moustiquaire, ventilateur et salle bain, comble du luxe avec eau chaude, un exploit pour ici ! 

Café, thé, eau potable, bananes séchées, cacahuètes pimentées à volonté, et une des sœurs tous les deux jours passe nous apporter des gâteaux indonésiens différents à l'heure du thé, Puji est la seule à ne pas parler anglais et Sofian, son mari, baragouine quelques mots et parle de lui à la troisième personne, ils sont ravis que nous ayons choisi leur établissement car d'après ce que je vois sur leur registre de clientèle, ils n'ont plus eu de touristes depuis la fin novembre. 
Nous prenons le petit déjeuner et le dîner chez eux tous les jours, c'est délicieux et varié, nous sommes ravis car nous faisons notre cure de poisson, le seul regret c'est que ce soit souvent de la bonite et du maquereau, un peu étouffe chrétien, mais le piment lui donne cependant un peu de caractère.

A cette époque de disette touristique, la haute saison c'est octobre novembre, nous sommes les proies idéales pour ceux qui essayent de vivre du tourisme, d'autant que pour arranger les choses Garuda, la compagnie aérienne nationale a cessé d'assurer des vols vers les îles pour des raisons de corruption, il parait que certains dirigeants utilisaient les avions de la compagnie comme des jets privés, il n'y a plus que deux compagnies privées qui profitent de l'absence de concurrence pour pratiquer des tarifs assez élevés, le billet n'est pas trop cher mais n'inclue pas les bagages, c'est une limite de plus pour la venue des touristes ici.

Lors de notre deuxième passage à l'imigrasi kontor, nous nous sommes fait entreprendre par un indonésien, sans dents, un de plus, Hollande serait aux anges ici car malheureusement  beaucoup d'indonésiens n'ont pas les moyens de se faire soigner les dents. I

ll est ici pour accompagner un polonais, visiblement à jeun, qui semblerait avoir des soucis pour faire renouveler son visa, il est un peu "collant" l'air de rien il nous demande où nous habitons, nous donne son WhatsApp, nous montre quelques photos alléchantes de lieux où il a l'habitude d'emmener les touristes.

Et qui croyez vous qui se pointe le lendemain matin quasiment aux aurores pour nous proposer une excursion à partager avec ses polonais, c'est TUKAN, notre sans dent  rencontré la veille. 

Le bougre est passé à l'hôtel que nous avions quitté la veille où on lui a dit que nous étions partis chez Gerson, qui lui a dit que nous étions chez sa belle soeur, un véritable limier ce TUKAN, il nous explique que le temps de repasser à  l'imigrasi accompagné de son polonais (qu'il doit trimbaler depuis ce matin) , il peut nous prendre dans une heure pour faire l'excursion de l'île serpent, très réputée parmi les touristes, il nous propose un prix presque raisonnable pour cette excursion organisée dans l'urgence, pourquoi pas ce n'est pas mal, je lui demande si le repas est compris dans ce prix, voulant arracher le marché, il me répond par l'affirmative et demande à Puji de nous le préparer. 

Son heure d'attente se transforme en deux et il revient nous chercher avec son polonais flanqué de sa polonaise. 

C'est un véritable bras cassé de l'organisation touristique, de chez nous, on repasse en ville, ce n'est pas réellement la direction pour mettre 5 litres d'essence qu'il fait payer aux polonais, et nous voilà enfin partis pour le port où le bateau attendu n'est pas là, pour patienter il nous emmène dans deux endroits touristiques "locaux" absolument inintéressants,  il est quasiment une heure de l'après midi quand nous retournons au port où le capitaine d'origine chinoise probablement natif de Wuhan, finit par arriver et nous embarque sur une "vedette" en fibre de verre probablement insubmersible mais sûrement déclarée inapte au contôle technique et c'est par une mer "bien formée" comme aurait dit Marie Pierre Planchons du temps où elle faisait la météo marine à 20 heures sur France Inter, que nous partons pour lîle serpent, que nous atteignons bien secoués une heure après dans les vapeurs d'essence. 

Prévoyant le coup j'avais avalé ma nautamine salvatrice en urgence lors d'une de nos enièmes attentes sur le port et bien m'en a pris car le bougre pour faire des économies de carburant n'avait mis en marche qu'un seul des deux moteurs, ce qui rendait l'embarcation encore plus sensible aux mouvements de la mer. 

Pourquoi l'île serpent, parce que c'est une fine bande de sable blanc allongée qui prend différentes formes en fonction de l'avancée de la marée, magnifique, mais nous avons déjà vu ça dans les Moluques nord, nous restons un peu sur notre faim, tout ça pour ça, mais voilà enfin le clou du spectacle, quand au bout de cette bande de terre cernée par une eau turquoise se pointe à la queue leu leu une vingtaine au moins de pélicans dodelinant tranquillement sur la plage, FABULEUX SPECTACLE que l'envol de ces énormes oiseaux, un grand moment qui nous a fait oublier nos heures d'attente.

Le retour se fait par une mer toujours bien formée, mais nous sommes tous les quatre devant en plein air, trempés jusqu'aux os mais loin des vapeurs d'essence et de l'écopage.

À l'arrivée, TUKAN me demande de payer le prix convenu qu'il remet dans son intégralité au capitaine chinois, il a donc organisé cette excursion sans un sous en poche, son bénéfice résidera dans le paiement des polonais qu'il ramène en premier, chez COASTER dont il nous flatte l'hébergement et la nourriture, il finit par comprendre que nous connaissons déjà ce lieu puisque nous y étions passé en repérage, le propriétaire actuel étant au marché c'est l'ancien "sponsor" du lieu qui nous avait fait tout visiter, Mr John, un septuagénaire anglais fort sympathique qui partait le lendemain pour Corfou.     

Donc TUKAN nous dépose chez nous et part rapidement sans demander son reste, il est bien évident que la première chose que m'a demandé Puji  quand nous avons fait les comptes quotidiens des repas, ce sont les repas de midi qui auraient dû être compris dans l'excursion, Puji m'a dit qu'elle ne l'aimait pas, je me suis gardé de lui dire qu'il avait tout fait pour que nous déménagions chez COASTER , cela n'aurait pas arrangé leur relation.

Quand il est revenu nous voir deux jours après pour nous proposer une autre excursion, je lui ai dit ma façon de penser et on ne le reverra pas, je lui ai dit gentiment car c'est plutot un pauvre bougre qu'un vil escroc.

.../... À SUIVRE !

BREAKING NEWS.....BREAKING NEWS !!!

J'imagine la déception des supporters de Dominique quand ils vont apprendre que dans le match terrible de tennis rats qui nous oppose, j'ai gagné le premier set car à la sortie du restaurant du pont un rat mort bien écrasé m'a permis de prendre l'avantage et le rat vivant aperçu de la fenêtre de l'hôtel m'a permis de terminer victorieux de ce premier set ! ......affaire à suivre, évidemment !

Nous sommes de retour à AMBON et contre toute attente, nous partons dimanche 9 février pour ..... LA PAPOUASIE !

.../... À SUIVRE !

AMBON....le retour !

Hormis nos deux expéditions sous le cagnard, nous avons passé huit jours super tranquilles à Lucky Huts et c'est avec un certain regret que nous quittons Puji, Sofian et leur acolyte Chaly, l'homme à tout faire de la maison, il est d'une efficacité redoutable quand il n'est pas en train de fignoler la construction d'un nouveau bungalow, il arrose les plantes, il change une ampoule, il répare un problème de plomberie, il a l'œil partout, il voit que l'eau potable est finie, que les tasses ont besoin d'être nettoyées etc...il est omniprésent, mais de temps en temps il s'arrête pour fumer une cigarette et regarder le temps passer, il est sec comme un coup de trique, fort comme un turc avec un sourire bienveillant et doux.

Tout en attendant le taxi qui va nous emmener à l'aéroport je discute un peu avec Sofian qui me dit, en baissant le ton comme si quelqu'un pouvait nous entendre, que Chaly est Birman qu'il travaillait sur un bateau de pêche thaïlandais et qu'un jour, il y a 15 ans, il n'est plus reparti de TUAL , il est donc sans papier en Indonésie, il semble bien intégré dans la famille, tout le monde y trouve son compte et je n'ai pas le sentiment qu'il soit exploité vue l'ambiance qui règne entre eux, c'est encore lui qui lorsque nous partons a l'idée de nous apporter une carte de la maison pour que nous puissions leur faire de la publicité, ce que nous ne manquerons pas de faire car leur lieu mérite d'être connu.

C'est encore un membre de la famille qui dans une voiture flambant neuf, nous emmène à l'aéroport où l'activité est à son paroxysme pour accueillir .....l'avion quotidien pour Ambon. Je dis à Dominique que le personnel de contrôle des passagers doit passer plus de temps à revêtir leur costume impeccable que pour contrôler le peu de  passagers qui fréquentent cet aéroport, c'est un petit bi moteur à hélices qui nous emmène à Ambon, on est un peu plus secoué mais volant plus bas on peut admirer les quelques iles que nous survolons, nous avons même reconnu Banda NEIRA et son volcan et .....ABBA qui lui faisait signe d'atterrir !!!!

À Ambon, nous avons respecté le serment du 02/02/20, plutôt que d'arpenter à pieds les rues sous un soleil de plomb et la pollution ambiante, pour un oui ou un non nous avons pris les transports en commun soit bemo soit cyclo pousse pousse en nous faisant légers pour ne pas les épuiser car si marcher n'est pas facile, pédaler ne doit pas l'être non plus. 

C'est en fait un moyen de transport très utilisé par les Ambonnais (?) et non réservé aux touristes comme dans certaines villes du Vietnam, une nouvelle fois tout le monde y trouve son compte. Toujours pour respecter mon serment, nous avons loué une moto pour deux jours ce qui permet d'explorer un peu plus loin sans être dépendant d'un transport en bemo car quand on est dedans, comme il est adapté à la taille des indonésiens, il faut être plié en deux pour apercevoir le paysage. 

Le plus difficile est la circulation en ville car elle est abondante et plutôt anarchique, une fois sortis nous conduisons "palan palan" (tout doucement) et c'est quand même plus agréable d'avoir le nez au vent. 

Nous avons "exploré" les deux côtés de lîle et cela a été bien intéressant surtout le deuxième jour où nous nous avons fait un arrêt baignade, comme souvent en Indonésie quand il y a une plage un peu entretenue il faut mettre la main à la poche et une nouvelle fois il a fallu que je sorte ma blague favorite et un peu éculée pour obtenir un rabais, mais je suis tombé sur plus fort que moi, quand aprés  avoir répondu que nous étions français et que Zidane était mon copain, du tac au tac il m'a répondu que Zidane était son oncle, il est bien évident qu'on était plié de rire. 
Après notre baignade et une piqûre de guêpe sous le pied sans gravité, nous sommes repartis et bien sûr nous lui avons fait un petit bonjour et lui d'en remettre une couche par geste comme quoi son père et Zidane étaient "copains comme cochons" phrase qui ne peut en terre musulmane se traduire que par geste car le malheureux porc n'y est pas bienvenu ! 

Très fort le bougre mais ce sont des moments comme ça qui vous font apprécier les contacts avec les gens chez qui vous voyagez.

Nous sommes revenus dans le même hotel et c'est bien agréable d'être reconnus à l'arrivée, tout le personnel est sympathique, disponible et souriant prêt à se mettre en quatre pour vous donner la réponse à votre question. 
Après de notre dernière balade à moto nous disons à Fabyola (avec un "y") que nous avions été surpris de voir un nombre important de grandes tentes au bord de la route, elles ont là depuis le dernier tremblement de terre en septembre 2019, 6,4 sur l'échelle de Richter et elle nous montre en riant les fissures sur le mur de l'hôtel dans l'entrée.....j'en tremble encore, il semblerait qu'Ambon soit un lieu particulièrement exposé aux secousses telluriques, ..... No comment ! 

En dehors du personnel, le City HOTEL est matériellement bien avec une belle terrasse où l'on peut déjeuner ou boire un coup ou faire une de ces bonnes rencontres de vacances, en l'occurrence à nouveau, une femme seule voyageant en Indonésie (je vais faire attention à ce que je vais écrire car elle m'a dit qu'elle lirait mon blog !) la galanterie qui me caractérise m'oblige à dire qu'elle se situe dans une soixantaine bien avancée sans avoir atteint de peu, mathématiquement parlant, la dizaine supérieure (voilà qui est habilement dit) toujours est il que Sylviane est une sacrée voyageuse devant l'Eternel, elle nous a bien surpris par ses expériences de bénévolat à Calcutta chez soeur Theresa et bien fait rire avec sa rencontre avec "l'embrasseuse" du Kerala, une nouvelle fois nous avons passé un bon moment et Dominique peut enfin retrouver la verve qu'on lui connaît puisque la conversation se passe en français.

Nous avons donc passé à Ambon quelques bons jours avec quelques bons repas de poissons, au cours de l'un d'eux nous avons remarqué que le Bénédicité  est encore d'usage chez les chrétiens locaux, probablement pour faire la nique à leur coreligionnaires musulmans, tout comme les signes extérieurs d'appartenance religieuse, la grosse croix autour du cou est assez à la mode.

Après ces quatre nuits à Ambon, nous partons dimanche 9 février pour SORONG Papouasie ..... C'est du moins ce que nous pensions le samedi en nous couchant.

.../... À SUIVRE !!

DESTINATION SORONG, PAPOUASIE !  😳

Pas d'affolement, l'avion est prévu à 12:15, le taxi commandé et payé, donc on a le temps de déjeuner une dernière fois sur la terrasse de l'hôtel qui domine la ville et sa pollution ambiante, une nouvelle fois je le dis le personnel est d'une gentillesse exceptionnelle plus besoin de détailler la commande des œufs, elle est enregistrée et servie avec les condiments personnalisés, nous avons une pensée émue pour ces pauvres serveuses affublées d'un collant noir épais qui doit être insoutenable sous ces chaleurs tropicales.

Dix heures, on embarque dans le taxi de l'hôtel pour l'aéroport qui se se trouve assez loin de l'autre côté de la baie, il est en pleine réfection et même Allah ne sait pas quand il sera fini car c'est le propre dans ce genre de pays où l'on attaque des travaux sans issue prévisible et encore heureux quand ils ne sont pas abandonnés en cours de route et vieillissent mal sous ce climat équatorial.

Un premier coup d'œil sur l'ambiance plutôt calme au niveau des enregistrements de bagages me donne le sentiment prémonitoire que "ça ne va pas le faire" et là, on nous annonce que le vol Ambon-Sorong de 12:15 est parti ..... ce matin à 7:00 ! Et on nous encourage vivement à nous rapprocher du bureau de la Lions Air pour de plus amples informations.

Pour je ne sais quelle raison, le vol a été avancé, ils disent ne pas avoir pu nous joindre par SMS probablement en raison de notre numéro de téléphone français figurant sur notre réservation (?) toujours est il que nous ne sommes pas les seuls dans ce cas ce qui est rassurant quand même. 

Et là commence deux longues heures d'attente, notre première réaction est tant pis ce sera pour demain, MAIS il n'y aura plus de vol pour SORONG ni demain ni dans les jours qui suivent, donc la seule solution qui nous est proposée est d'être pris en charge par eux, après notre accord est il bien précisé, pour être acheminés vers MAKASSAR, (ce qui est carrément dans la direction opposée) où nous devrons dormir une nuit pour prendre le lendemain de bonne heure un vol vers SORONG, pour nous c'est OK à partir du moment où cela ne nous occasionne pas des frais supplémentaires, précisons nous bien. 

Je dois reconnaître que l'ensemble du personnel est diaboliquement efficace mais d'une lenteur infernale, pour rester dans les qualificatifs propres aux limbes, comme dit notre bonne amie Mimi, ils ont "deux de tension" ! deux heures d'attente debout, sans rien pour s'asseoir, dans un aéroport en cours de réfection avec de temps en temps, quand je passe la tête dans le bureau, quelques "don't worry, sorry, sorry" pour calmer notre impatience légitime, d'autant que l'avion qui doit nous emmener à MAKASSAR est à 13:15

Leur lente efficacité aboutit à nous remettre enfin les "boarding pass" pour aujourd'hui et demain, donc tout va bien, il ne reste plus qu' à faire enregistrer nos bagages. Je l'ai déjà dit les billets de Lions Air, ramenés à nos tarifs occidentaux, sont particulièrement bon marché mais sur cette compagnie il faut rajouter le prix des bagages à payer uniquement lors de l'enregistrement et qui sont exorbitants c'est pourquoi les indonésiens ne voyagent qu'avec un bagage de cabine au poids limité à 7 kg. 

On le savait et on est prêt à payer, mais où le bât blesse c'est quand on nous demande le double du prix escompté car évidemment le calcul du prix est basé sur la liaison vers MAKASSAR qui est plus loin que SORONG, mon interlocuteur, pas stupide du tout, comprend la réalité du problème mais est incapable de le résoudre, il doit en référer aux autorités supérieures et ça passe d'autorité supérieure en autorité supérieure, je comprends que personne ne veuille prendre la responsabilité d'un rabais qui pourrait être interprété comme un bakchich, problème d'autant plus difficile à résoudre que demain c'est Batik Air qui nous achemine sur SORONG et que sur cette compagnie, qui fait quand même partie du même groupe, les bagages sont inclus dans le prix du billet, ça me fait penser à ces problèmes de trains et de robinets qui fuient qui ont gâché notre jeunesse ou dégoûté, certains, définitivement des mathématiques.

Je me demande si à ce stade là si il ne va pas falloir réunir le conseil d'administration de la compagnie pour trouver enfin une solution. J'avais bien proposé qu'à titre compensatoire on ne nous fasse pas payer les bagages, mais il semblerait que cette solution n'ait pas été retenue. 
Donc notre interlocutrice à deux de tension se précipite, en passant d'un coup à trois de tension, vers le bureau où nos bagages sont bloqués en attente de paiement, et là par je ne sais quel miracle, le noeud gordien se dénoue enfin après moult signatures, la solution est enfin trouvée, sans bourse déliée,  : nos bagages seront acheminés directement vers SORONG  mais resteront en transit à MAKASSAR !

Les billets et coupons de bagages en mains, je me dis "cause toujours  mon lapin et tu crois que je vais vous laisser mes bagages au risque de les retrouver aux fins fonds de la Papouasie", fort de l'expérience des autres qui dans des pays plus civilisés se sont retrouvés sans bagages, je ne veux pas prendre ce risque, pour le moment, on est prêts à partir juste à temps pour le vol de 13:15.

Vol sans encombre vers MAKASSAR où comme convenu nous devons nous rapprocher en arrivant, avec les 7 autres passagers dans notre cas, du bureau de Lions AIR qui nous prendra en charge.

.../... À SUIVRE 

STOP OVER à MAKASSAR

Quel temps croyez vous qu'il fasse à MAKASSAR  ? .....évidemment il pleut, c'est pire que Caen le "pot de chambre de la Normandie" ou, pour faire plus exotique et moins trivial, qu'à HUE (Vietnam) où nous sommes toujours passés sous la pluie. 

Donc direction transit, à peine le pied posé, voici que, sorti de nulle part, nous interpelle un individu à la mine peu sympathique qui pour justifier son intervention dit qu'ici personne ne parle anglais et qu'il est là pour nous donner un coup de mains, je veux bien le croire, mais je suis plutôt sur la défensive, on a tellement l'habitude de tentatives d'arnaques surtout lors des descentes de transport où l'on sort du cocon protecteur de la prise en charge du transporteur à qui on a donné sa confiance pour se retrouver dans un monde où toutes les arnaques sont possibles, surtout quand on a eu affaire aux vietnamiens qui sont les rois dans ce domaine.

Ma méfiance est telle qu'à la fin je lui demande de me prouver le caractère "officiel" de son intervention il n'apprécie pas tellement ma demande et me montre un badge qui permet de faire baisser la tension. 

Je lui confie avec un peu de réticence nos reçus de bagages qu'il donne à un sous fifre et nous dit de nous asseoir et d'attendre à la chenille de réception des bagages où, rassurés, nous ne voyons pas les nôtres en train de tourner. 

Après quelques minutes d'attente, nous voyons notre sous fifre revenir avec nos effets qui cette fois là encore ne se retrouveront pas perdus je ne sais où. Nous n'avons plus vu "l'officiel" qui a du estimer que son boulot était terminé avec les deux mal aimables, surtout moi.

Direction bureau de Lions Air où visiblement on est au courant de notre problème, une autre plaignante mais étrangère à notre groupe nous demande ce nous qui arrive et après une brève explication à laquelle Dominique ajoute qu'on a le ventre creux depuis ce matin, ce qui la désole et moi de surenchérir  "avec seulement un goula goula (bonbon) dans le ventre" ce qui a pour effet de la faire s'esclaffer et de s'empresser de le rapporter au personnel qui s'occupe de nous, elle semble les prier de faire quelque chose pour deux malheureux touristes affamés.

Tous les "naufragés" se regroupent et on nous emmène dans l'hôtel "standard" près de l'aéroport qui visiblement accueille les passagers de Lions Air coutumier de ce genre de mésaventure, cela me remet en mémoire le récit  des deux petits hollandais sympathiques rencontrés à Banda NEIRA et qui faisant confiance au personnel de Lions Air qui leur disait de ne pas se soucier du tableau d'affichage des vols qui ne marchait pas, ils avaient fini par rater leur avion et avaient été obligés d'acheter de nouveaux billets pour pouvoir assurer leur correspondance. 

Cela va nous servir de leçon, en premier lieu nous éviterons dans la mesure du possible Lions Air quand une autre alternative sera possible, ce qui n'est pas toujours le cas car les grosses compagnies ne veulent pas aller dans tous les coins un peu perdus et peu rentables et en second lieu pour les vols importants avec correspondance, nous essayerons de prévoir large dans le temps, .... "just in case" !

L'hôtel "standard" annoncé par le non sympathique officiel est bien standard voire un peu tristounet surtout si vous avez à déambuler dans les couloirs toutes lumières éteintes, le confort de la chambre est basique avec vue sur les noix de coco et les ordures jetées dans le "jardin" nous sommes à portée de voix, c'est le cas de le dire, d'une mosquée qui s'avérera bien utile demain pour se lever car la réceptionniste oubliera de nous faire un petit rappel comme convenu.
Je lui pardonnerai car elle a eu la gentillesse de bien nous accueillir et de téléphoner à l'hôtel où nous étions attendus ce soir avec une réservation "non remboursable", ça,....on en reparlera.

Comme nous sommes venus plusieurs fois à MAKASSAR nous savons où cet hotel se situe, il est dans une rue parallèle à l'autoroute, juste avant un péage où se rassemblent des mendiants pour réclamer quelque chose ou essayer de vendre une babiole aux personnes arrêtés au péage.

Le restaurant le plus proche étant dans cette direction nous éviterons d'y aller la nuit tombée et avec le risque en plus d'avoir une averse violente, nous nous contenterons du repas "plateau-repas avion servis à terre" à tous les naufragés et hors de question de demander une petite bière pour accompagner tout ça, nous sommes en pleine cure de désintoxication et ça ne peut que faire du bien .....  surtout à Dominique qui ne va pas apprécier ce propos tenu uniquement par "humour" évidemment, car c'est elle la première lectrice de mes élucubrations et celle qui m'accorde l'imprimatur.

La chambre est si tristounette qu'il vaut mieux patienter dans le salon de l'hôtel où fonctionne un peu de WI FI, un peu de lecture, un peu de nouvelles du monde et quelques rencontres intéressantes dont une avec un jeune homme propre sur lui parlant bien anglais il travaille pour TELCOMCELL la compagnie nationale de téléphone, demain matin aux aurores il part pour une ville perdue en Papouasie pour y assurer la maintenance de "serveurs" bon boulot, bon salaire avec le seul inconvénient d'être toujours par "volcans et tsunamis" traduction  strictement personnelle devant  correspondre à mon avis à notre "par monts et par vaux" 

Et là pendant environ deux heures, nous n'avons pas refait le monde mais nous avons essayer de nous éclairer mutuellement sur nos mondes respectifs, je lui parle de choses inconnues en Indonésie, de minimum sociaux, de Smig, de couvertures sociales, de retraites, du montant des salaires, des prix des locations pour se loger, de la gratuité des hôpitaux et de la scolarité, du mariage civil et religieux et du PACS, de l'union libre et de l'interdiction de la polygamie, je le vois blêmir à chaque fois mais il est suffisamment intelligent pour comprendre que si on gagne beaucoup plus d'argent tout nous coûte beaucoup plus cher. 

Lui de son côté me parle de religion, de polygamie (j'apprends que la femme doit dès le début de l'union donner son consentement à cette pratique), du niveau moyen de salaire qui fait peur, on a parlé de nos expériences de voyages, entre temps il a fait un petit break pour aller quitter son pantalon et mettre le sarong traditionnel pour être plus à l'aise (comme moi quand je mets mes pantoufles) et pour aller à la mosquée.

A un autre niveau, il nous apprend que Ambon d'où nous arrivons est réputée pour la qualité de ses chanteurs qui sont connus et appréciés dans toute l'Indonésie, et qu'à un autre niveau le Pablo Escobar ou l'Al Capone indonésien est également originaire de TUAL qui est bien connue pour sa mafia, si vous n'arrivez pas à vous faire rembourser un prêt, ils sont là pour vous arranger les choses, il nous montre sa photo sur Google, j'en tremble encore, heureusement il parait que maintenant il est "rangé des voitures" !

Il appartient à cette catégorie de personnes qui ont le chic de vous dire ce que vous n'avez pas envie d'entendre, par exemple on parle de Lions Air comme par hasard il y en a un qui s'est écrasé il y a peu de temps, vendredi ses parents l'ont appelé parce qu'il était à Ambon où un tremblement avait été signalé, il parait que dernièrement il y a eu des émeutes à Sorong, heureusement il n'a pas abordé le problème du coronavirus, il va finir par nous porter la scoumoune ce c.... !

Néanmoins, trois choses dans la conversation m'ont interpellées peut être à tort mais quand il nous a demandé si nous étions déjà allés aux États Unis, je lui ai répondu à New York uniquement quand les Twin Towers étaient encore debout, je n'ai pas senti de  réelle désapprobation dans son regard, la seconde quand il a parlé des émeutes à Sorong liées à des revendications indépendantiste des Papous, en parlant d'eux ils sont descendus de la montagne comme les singes, propos plutôt raciste me semble t il, que je n'ai évidemment  pas relevé, quant au dernier tremblement dont j'ai précédemment parlé tout ce qu'il a trouvé à me dire est qu'il avait mis à bas le quartier des prostituées  à la sortie du pont qui traverse la baie d'Ambon, je n'ai rien su des pertes humaines ou autres dégâts ! 

Hormis cela, on a passé un bon moment ensemble et nous nous sommes chaleureusement salués avant de monter nous coucher.

.../... À SUIVRE !  Sur 2020 suite



Dernière mise à jour le 01/04/2022

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