PARIS-AMAN-BANGKOK-KUALA LUMPUR

Bien qu'on soit jeunes, le poids des ans commence à se faire sentir et le voyage Paris-Kuala Lumpur a été assez long et assez minable par Jordanian Airways que nous avions pourtant déjà pris et dont nous gardions un bon souvenir.

Dans la partie Paris-Aman on se serait cru dans un charter pour La Mecque, un petit Airbus 320 rempli de pélerins "occidentaux", les pires, fraîchement convertis avec un genre de "guide du routard" à la main donnant les instructions pour réussir le Hajj et la Omra, il va sans dire que les repas  et les boissons ont suivi, un vulgaire sandwich accompagné d'un peu d'eau, nous qui avons l'habitude de boire comme des trous, cela nous a laissés sur notre faim ... et notre soif.

La fatigue commençant à se faire sentir, l'attente a  été pariculièrement longue à Aman, seule distraction les pélerins en partance pour la Mecque, faisant leurs ablutions dans les toilettes transformées en véritable salle de douche, vétus de serviettes blanches comme si ils partaient en cure thermale !
La deuxième partie Aman-Kuala Lumpur s'est faite en Boeing plus confortable avec certes des pélerins revenant de La Mecque mais normaux et au look moins intégriste, la bouffe et l'accueil ressemblaient  enfin à quelque chose. 

Nous avons fait une escale technique à Bangkok histoire de nous rallonger le voyage et de prendre et laissser quelques passagers sans que nous puissions descendre de l'avion.

Nous sommes arrivés à la nuit à KUALA LUMPUR, la tête dans le cul, mais pas de problème nous connaissons et tout se passe bien : notre hôtel  habituel et notre première bonne bouffe pimentée arrosée d'une Tiger beer, bien méritée.

Nous pensions que 2 jours nous suffiraient pour nous récupérer du décalage et la chaleur ambiante, ce fut presque le cas si notre avion pour les Moluques n'avait pas été aux aurores, pensant bien faire nous avons fait notre bonne bouffe habituelle à KL et sommes allés dormir à l'aéroport, mauvaise idée car l'hébergement pour être rentabilisé est limité à 6 heures, donc arrivant à 22h il fallait dégager à 4 du mat, l'hôtel en plein aéroport est fonctionnel à la japonaise un placard à balais avec 2 lits superposés dans 3 mètres carré, clean mais trés bruyant en raison de l'arrivée incessante de nouveaux clients jusqu'à 2h du matin, résultat une nuit blanche expulsion à 4h pour ne partir qu'à 8 ! Un bon petit déjeuner nous a permis de patienter jusqu'à l'embarquement.

 KUALA-MAKASSAR par Air ASIA sans problème, la correspondance vers MANADO dans un avion où on s'est gelé nous a achevés, bon hébergement près de l'aéroport et le lendemain départ pour TERNATE à une heure normale, 3 nuits en ville, 2 nuits à l'extérieur et nous sommes partis par avion pour l'île de MOROTAI. 

Nous essayons de récupérer mais le climat et la crève chopée dans l'avion ne facilitent  pas les choses.

Sinon tout va bien, il fait "beau et chaud" avec des averses qui n'ont rien à envier aux épisodes cévenoles, l'électricité est souvent coupée pendant de longues heures, mais la connection internet   est relativement bonne pour un endroit aussi perdu.

À suivre .../...

TERNATE-MOROTAI-ALMAHERA

SUITE (VERSION REMASTERISEE !)

Arrivés à TERNATE nous y sommes restés quelques jours histoire de nous "reposer" de ce long périple, ce petit stop nous a permis de rencontrer d'autres voyageurs, pas trop jeunes dans l'ensemble, souvent allemands et surtout habitués à venir régulièrement et pour longtemps dans cette partie de l'Indonésie, ils nous ont confirmé que nous aurions pas le temps nécessaire pour aller également dans les Moluques Sud en raison des aléas de transport maritime qui peuvent être un souci pour repartir quand on a une date arrêtée, ce qui est notre cas puisque nous avons pris nos billets pour la poursuite de notre voyage vers la Chine début février. De plus ils nous ont donné plein de renseignements pour poursuivre notre voyage et nous allons écouter leurs conseils et nous cantonner aux Moluques Nord où il y a amplement à faire.

TERNATE ville, comme le reste de l'île  est assez "busy" car une seule route fait le tour de l'île, le centre étant occupé par un volcan heureusement calme, pour le moment, mais souvent dans les nuages. 
Nous sommes restés 3 jours en ville, le seul problème étant de trouver le soir un restaurant qui correspond à notre attente : simple mais bon, pas facile, il aurait fallu, et nous l'avons appris après, aller sur le port pour découvrir les "warungs" qui servent du poisson à tomber de qualité et de fraîcheur mais nous ne les avions vu que fermés à midi sans comprendre qu'ils n'ouvraient que le soir, ce sera pour notre retour. 
Grâce à Lonely Planet nous avons pu goûter à la Popeda, drôle de mixture qui ressemble à une purée translucide gélatineuse qui en fait est un porridge de sagou avec un look de méduse peu ragoûtant mais ma foi fort bon en fin de compte, on en sert un beau morceau dans une soupe et on mange ça, nous à la cuillère, eux avec les mains, avec des petits poissons et différents légumes en accompagnement. 
Les autochtones étaient assez surpris de nous voir là et à la table d'à côté ils fêtaient un anniversaire et évidemment Dominique en allant se rincer les mains s'est faite "alpaguer" pour un énième selfie de la journée ! Ce n'est pas que nous soyons plus beaux que les autres, mais c'est le lot de tout touriste occidental d'être arrêté voir détourné pour faire un selfie, les Facebook indonésiens doivent être envahies de photos d'occidentaux transpirants, rouges de soleil essayant quand même de faire bonne figure avec un sourire de plus en plus las !
En louant une petite moto, on fait aisément faire le tour de l'île en une journée, en traversant une végétation luxuriante et longeant des plages plus ou moins belles et très souvent polluées par les inévitables matières plastiques !
Nous sommes surpris de remarquer que très souvent il y des panneaux indicateurs montrant la direction à prendre en cas d'éruption volcanique ou de tsunami, vu la configuration des îles ce n'est pas étonnant que tout ça puisse bouger au dessus ou au dessous, nous voilà avertis !
 
 Après 5 nuits à TERNATE dont deux à l'extérieur de la ville dans très bel hébergement, repaire d'habitués prêts à donner de bons conseils, d'un petit coup d'avion nous avons fait un saut vers MOROTAI plus au nord, île connue pour son japonais découvert en 1973 ne sachant pas que la guerre était finie depuis ..... 28 ans, c'est dire la fréquentation qu'il peut y avoir sur cette île ! Il a mérité une statue et la visite de beaucoup de touristes japonais. Quand il fait beau on peut voir de merveilleux fonds marins spécialement autour des petites îles qui l'entourent, c'est l'objet d'une belle excursion en bateau que nous avons faite. 

Les gens sont super sympa et nous passons sous les acclamations de "ALLO MISTER" dans tous les coins. Quand ils essayent d'échanger quelques mots, on leur dit que nous sommes "Prenchi" et non australiens ou néo-zélandais, alors la première référence  qui vient ce n'est malheureusement pas la patrie de Voltaire ou Victor Hugo mais celle de Zidane, l'alliance française a encore du boulot, maintenant je dis Zidane en mimant le fameux coup de boule et ça a toujours son succès.

Étant en terre musulmane, pas trop strict  quand même, nous sommes depuis quelques temps en pleine cure de désintoxication, soit parce que la bière se vend sous la burka et atteint des prix qui poussent à l'abstinence, cela ne peut que nous faire du bien, on se rattrapera lors de notre prochaine étape.

Depuis hier nous avons entamé nos redescente vers TERNATE, par speed boat (en priant que la mer soit bonne) et 4x4 (en espérant qu'ils ne vont pas conduire comme des dingues) car en fin de compte la qualité des routes est exceptionnel en bonne et peut encourager à faire de la vitesse.

A ALMAHERA ïle voisine et nettement plus grande que MOROTAI "the place to be" sous les conseils donnés est KUPA KUPA beach à quelques kilomètres du port de TOBELO.
 
Je dois revenir quelques instants sur ces fameux "speed boat" que je n'avais jamais vus, c'est en fait une vedette couverte pouvant accueillir 12 personnes, il semblerait que cette consigne de sécurité soit respectée car le bateau démarre dès que le quota est atteint. Cette vedette est équipée de 3 moteurs hors bord accouplés, deux personnes forment l'équipage, l'un est mécanicien l'autre pilote, au démarrage le pilote utilise seul le moteur de gauche pour quitter le quai et le port, 
puis il rentre dans la cabine et prend le gouvernail en mains tandis que le mécanicien fait démarrer  les deux autres moteurs et les lance à fond dans un bruit assourdissant, le pilote à aucun moment ne peut réduire ou modifier la vitesse, les deux tâches sont indépendantes, ce serait comme conduire une voiture sans pouvoir accéder aux pédales de commande de frein et d'accélérateur j'en viens à penser qu'il ne faudrait pas que survienne un obstacle soudain car la synchronisation entre les deux hommes ne me semble pas possible. 
Calmé par la NOTAMINE prise par sécurité au départ,  enivré par les vapeurs d'essence et les eaux de toilette matinales des passagers, la mer plus que calme, le bruit assourdissant des moteurs lancés à fond tout cela me fait passer cette inquiétude née de ma seule logique, car enfin de compte pourquoi surviendrait il un obstacle soudain en pleine mer ? 
Arrivés au "port", la descente de la vedette avec les bagages se fait sans se casser la gueule, tout cela mérite un bon café après cette traversée d'une heure et demie à fond les manettes, la tenancière demande à Dominique quel son âge, elle lui donne, et comme il se doit la complimente et moi d'ajouter que ce 19 janvier c'est son anniversaire, alors on n'a pas pu échapper au HAPPY BIRTHDAY to YOU, version indonésienne ! 
Petit marchandage pour atteindre KUPA KUPA en voiture, et nous voilà rendus, un peu surpris d'avoir à passer à la fin par un point de ravitaillement en carburant, fermé par un portail et sous haute surveillance, on pensait que le conducteur n'avait rien compris de notre destination, mais c'était bien là.
Notre hébergement en bord de plage est tenu par un septuagénaire d'origine allemande de l'est, fou de plantes et d'insectes, marié à une indonésienne d'une efficacité redoutable et cuisinière hors pair, voilà quelques bonnes raisons d''y poser nos sacs pendant quelques jours. Tout en visitant les chambres on a eu droit à la visite du jardin, Dominique botaniste avisée est aux anges et impressionne notre teuton par ses connaissances, moi je ne fais que pousser les petits cris d'admiration et de surprise qui s'imposent en la circonstance. 
Dernier mot sur notre teuton, je remarque à l'arrivée qu'il lui manque une dent sur le devant ou plus exactement que la dent manquante est remplacée par une toute petite dent qui n'a rien à voir avec la taille de sa dentition, curieux me dis je ce doit être un "sans dent" version indonésienne, sa petite retraite ne suffisant pas pour se faire bien soigner les dents, que nenni, le jour de notre départ il arborait le plus beau sourire de toutes ses dents probablement récupérées après la réparation de son dentier. 
Dernière surprise dentaire indonésienne, ni Dominique ni moi n'avons compris lors d'une nouvelle demande de selfie de la part d'une charmante étudiante, comment il pouvait se faire qu'elle ait entre les deux incisives une petite dent taillée en biseau de chaque côté, le mystère reste entier.

Entorse à notre abstinence, nous sommes en terre chrétienne à 50% et la bière est redevenue abordable et cela nous permet d'en prendre une en apéro, on reste raisonnable.

Une location de moto nous permet sous deux jours d'explorer successivement les parties ouest et est de l'île, une partie seulement car lîle d'ALMAHERA est relativement grande, nous n'en verrons qu'une partie faute de temps et de moyens de transport locaux. La moto fonctionne bien mais les freins sont totalement inexistants ce qui a bien fait rire la personne qui nous l'a louée ..... nous y revoilà, pourquoi y aurait il un obstacle soudain, ce doit être une philosophie locale ?
La plage est belle, les enfants qui l'envahissent le soir sont gais et plein de vie, pourquoi aller chercher plus loin. La musique est souvent plus que présente dans ces îles et la proprio a tôt fait de mettre le ho là car ils sont gentils mais peuvent devenir rapidement envahissants et très bruyants, sans que ce soit évidemment sous les effets de l'alcool !

A KUPA KUPA nous avons fait la rencontre de français et allemands qui s'étaient déjà curieusement rencontrés sur une île perdue décrite comme merveilleuse au large de Manado, leur enthousiasme nous a convaincus, c'est là que nous projetons de terminer notre séjour en Indonésie, quelques clics d'ordino et les billets d'avion sont pris pour la poursuite du voyage et le retour vers la Malaisie.

Le temps comme il se doit est équatorial, chaud, humide et ..... souvent bien arrosé !

À SUIVRE .../...



RETOUR À TERNATE

Partir de KUPA KUPA n'est pas un problème, il suffit de le dire à ONA, elle organise tout, demande les options, si vous voulez avoir 3 places pour 2, il suffit de le dire, c'est mieux dit elle que d'avoir quelqu'un au milieu qui risque d'être malade et vous gerber dessus (sic) soyons fous, nous avons pris cette option pour 1,80€ de plus par personne ,le conducteur ne parlant que très peu anglais, j'ai demandé à ONA de lui dire d'être raisonnable en vitesse, il l'a écoutée et le voyage a été très paisible avec 2 autres passagères derrière nous, leurs bagages sur le toit tenant juste par 2 ficelles arrimées à l'intérieur des portes, très beaux paysages de jungle, les bananiers alternant au bord de la route avec les palmiers, les girofliers et bien sûr les muscadiers trésor perdu des Moluques. 

L'île de Banda plus au sud, terre originelle des noix de muscades a été échangée par les hollandais avec les anglais qui se sont empressés (perfide Albion !) de replanter dans des terres au climat similaire cette épice endémique aux Moluques qui valait, à l'époque, le même prix que l'or.

Lîle gagnerait à être plus visitée mais ce sont les hébergements qui pour le moment font défaut, sauf sur certains sites plus touristiques. Une nouvelle fois nous sommes surpris par la propreté des villages traversés, les petites maisons au toit de tôle sont souvent très colorées, les plus anciennes sont de bois, les plus récentes en parpaings ou briques, force est de constater que ce ne sont pas de fins bâtisseurs, les joints ciment sont plutôt brut de décoffrage tant que la maison n'est pas enduite, chaque maison a toujours une abondance de fleurs souvent bougainvilliers multicolores, ibiscus rouges, on sent que tout demande à pousser.

A midi, petit arrêt déjeuner, partage de la table avec le conducteur très sympathique, il fait comme moi quand mon interlocuteur ne comprend pas bien l'anglais je parle un peu plus fort en pensant qu'il comprendra mieux : une nouvelle fois un morceau de poisson grillé, quelques légumes revenus bien pimentés et bien sûr le riz sempiternel qui accompagne nécessairement tout repas.

On avait le choix pour quitter ALMAHERA pour TERNATE entre le speed boat et le ferry, nous avons pris cette dernière option pour changer les plaisirs, ONA avait raison sur tout, les prix, la durée .... sauf sur l'heure de départ, arrivant SOFIFI port d'embarcation, on nous vend le billet au prix convenu et il a fallu courir pour prendre le Ferry qui partait à 14 heures au lieu de 15 comme annoncé, y aurait il en France beaucoup de gros bateaux prêts à redescendre le pont déjà levé pour prendre 2 pauvres étrangers courant avec leurs bagages sur le quai d'embarquement, je ne le crois pas, et pour le même prix on a eu un grand sourire du commandant pour nous encourager dans notre effort !

Cette option du ferry a été une excellente idée, la traversée dure 1h30 et c'est 1h30 de régal pour les yeux, le ferry passe à petite allure entre les îles nous laissant le temps pour admirer la végétation luxuriante qui les couvre et tombe jusqu'à la mer d'un bleu à faire pâlir notre Méditerranée. 
Le ferry n'est pas jeune mais il a été fraîchement repeint, il est comme une vielle dame qui use des artifices du maquillage pour se donner un air de jeunesse, sur le pont on a installé des plantes et une belle cage à oiseaux, on ne peut que se sentir à l'aise d'autant que la mer est des plus calmes. 

Comme chaque fois, l'arrivée sur une île par la mer est un enchantement, tout en se rapprochant à petite allure on peut imaginer peu à peu l'activité qui nous attend au port, et on n'est pas déçu. 

Comme nous retournions au même hotel où nous étions descendu la première fois,  celui en dehors de la ville, j'avais suivi ses recommandations, j'ai envoyé 2 SMS qu'il n'a jamais reçus et un mail qu'il n'avait pas encore ouvert..... belle organisation,  mais c'est un splendide hébergement à 3 francs six sous avec piscine, un jardin merveilleux d'abondance et de variété, la maison récente ressemble à une maison coloniale colorée en jaune et orange, une tâche de couleur dans la verdure,  sur plusieurs niveaux où tout du mobilier aux objets de décoration sont d'un goût raffiné et sûr, c'est une petite structure familiale où la bonne ambiance et les sourires de tous sont de rigueur, le patron Asron qui déambule toute à journée en t-shirt et short, qui ressemble plus à mes caleçons qu'à un short, est toujours prêt à donner le renseignement qu'on attend, le jus de fruit gratos ou au même prix le thé ou le café avec une part de gâteau au chocolat fait maison, ou lorsque à midi on se partage une délicieuse salade d'avocats, il arrive avec un dessert non commandé avec un commentaire "goûtez moi ça vous m'en direz des nouvelles" évidemment tout cela accompagné toujours d'un généreux sourire.  
Une super adresse qui à elle seule justifie une venue à TERNATE, et comme, dans d'autres circonstances, l'a dit Mc Arthur dans l'ile voisine "I shall be back"

Pour le moment la capacité d'accueil est assez réduite mais au bout du jardin une autre construction monte à vitesse grand "V", elle sera opérationnelle en septembre prochain et Asron espère  qu'il pourra gérer tout ça sans stress, dit-il un peu inquiet, mais toujours souriant.

L'ambiance détendue du lieu déteint sur les hôtes, tout le monde y va de ses conseils avisés pour visiter les îles environnantes, cela nous a été profitable puisque ne pouvant aller dans les Moluques sud nous avons décidé d'aller pour notre dernière semaine en Indonésie dans une splendide île pratiquement ignorée des guides à 4 heures de Manado, Asron nous a confirmé que notre choix était excellent et qu'il ignorait qu'il eut désormais un bon hébergement, wait & see, on verra bien, mais notre choix semble être judicieux a priori.

Le grand salon comporte, fait exceptionnel pour ici un piano (acheté d'occasion, fort cher mais à tempérament me dit Asron) où tous les jours "KANT" donne des leçons aux filles jumelles d'Asron avec un sérieux relevant du professionnalisme, ce n'est pas désagréable que d'entendre au matin ces élèves appliquées "marteler délicatement" le piano au rythme du métronome sous l'œil indulgent mais sévère de "KANT"

"KANT" est la première personne que nous ayons vue lors de notre repérage de la Villa MA'RASAI, il était au frais, si on peut dire, sur la terrasse et il a appelé Asron pour nous donner les renseignements que nous voulions. 
Quand nous sommes venus nous installer, le lendemain, KANT était toujours là, l'âge avançant et sans vouloir lui faire honte je peux dire qu'il est d'un âge avancé que nous dirons encore jeune quand nous l'aurons atteint, toujours est il, il a plus de 80 balais à coup sûr ! Il est quasiment chauve, ce qui n''est pas une tare, tout bronzé, et super bien habillé pour un touriste, plus que propre sur lui, un peu voûté avec des problèmes de peau pendante sous le menton, et il suffit de le brancher pour tout savoir sur lui, il est violoniste retraité (ce qui explique peut être la peau pendante sous le cou !) originaire de Munich, il vient depuis des années en Indonésie et de plus en plus longtemps, cette année il sera resté pratiquement un an puisqu'il y est arrivé en mai dernier.

Ternate et surtout Villa MA'RASAI sont sa seconde maison, maintenant il n'a plus grand chose à découvrir et il essaye de vivre ici une douce retraite, à un rythme teuton et "kantien" d'où l'idée m'est venu de le surnommer KANT entre nous : sa vie est rythmée comme du papier à musique (ce qui est normal pour un musicien) lever, déjeuner solitaire en bout de table un coussin sous les fesses avec son beurre son grand verre de café noir, il débarrasse sa table, va aux cuisines comme chez lui, il lui arrive parfois de manger en cuisine, puis leçons de piano successivement pour les jumelles, puis un peu de lecture ou d'ordino, et c'est l'heure de manger, puis la chaleur y encourageant vient l'heure de la petite sieste, à l'ombre au bord de la piscine, toujours au même endroit dans la même position la serviette sur la tête puis vient l'heure de la baignade avec des longueurs de piscine surement comptées et ainsi de suite, on pourrait quasiment régler sa montre au rythme de ses activités quotidiennes comme les gens le faisaient lors des sempiternelles promenades quotidiennes de Kant.
Étant un peu voyou, il m'est venu à l'idée de vouloir occuper avant lui sa place au bord du bassin pour le déstabiliser un peu et voir sa réaction, mais finalement ce n'est resté qu'à l'état de projet car je ne l'ai pas fait !
De toutes les manières nous étions dans ses petits papiers car de KUPA KUPA nous avons rapporté deux bouteilles de bière MUNICHOISES que nous avait confiées le teuton d'Allemagne de l'est, il lui avait promis, parait-il, lors de son dernier passage quelques années avant, en fin de compte nous avons dû faire de la contrebande à l'insu de notre plein gré.

Ainsi sont passés quelques jours tranquilles à TERNATE avec quelques excursions et petites expériences qui feront l'objet d'une probable suite.

À SUIVRE .../...

TERNATE suite et fin

Il est bien évident que je vais faire un commentaire élogieux sur TRIP ADVISOR à propos de Villa MA'RASAI, il commencera par "la chaleur de l'accueil fait vite oublier la fraîcheur de l'eau chaude de la douche" .... tout ça pour dire que souvent l'eau chaude est tout simplement froide et cette remarque me permet d'enchaîner sur la "douche à l'indonésienne" que nous avions oubliée depuis notre dernière venue en ..... ! 

Dans la plupart des hébergements simples voire même moyens, la douche est inexistante, dans la salle de bains il y a un grand récipient genre poubelle remplie d'eau et une casserole, on se savonne et pour se rincer on se balance de grandes casseroles d'eau qui malgré la température ambiante reste bien fraîche, ça remet les idées en place, si il m'est permis de dire que les idées puissent se situer à ce niveau ! On s'y habitue vite et quand il n'y a pas d'eau chaude dans la douche, c'est plus supportable qu'un simple filet d'eau froide. 

Lors de notre premier séjour à TERNATE nous avions fait le tour de l'île à moto, cette fois ci nous décidons de profiter de la piscine et notre seule excursion sera pour TIDORE, lîle voisine, concurrente depuis toujours, pour le commerce et la muscade, on y va en petit bateau les motos étant fermement arrimées sur le toit, quand il y en a 12,  le bateau est complet et peut partir, ce matin là nous étions la douzième donc nous sommes partis sans attendre.  

La traversée dure un peu plus d'une demi heure, de l'autre côté le déchargement des motos se fait en les portant avec une dextérité qui m'a laissé pantois, certes il font ça toute la journée mais ces engins font quand même leur poids avec en plus un écart entre le bateau et le quai, c'est impressionnant de voir que deux petits gabarits puissent faire cela sans se blesser ou faire tomber l'engin dans le port. 

TIDORE est d'une propreté incroyable avec des maisons colorées, des jardins luxuriants et abondamment fleuris, la route est d'une qualité exceptionnelle avec, comme à TERNATE, des pentes à plus de 15% au point que parfois le passager est obligé de descendre pour que la moto puisse arriver en haut, qui dit montée dit également descente donc avec des freins plus que moyens on a intérêt à anticiper et ne pas se lancer trop vite.  

Nous y étions un vendredi, alors nous avons eu droit aux  habitants mâles et femelles endimanchés pour aller à la mosquée, pauvres jeunes filles, c'est encore pire que les autres jours car le vêtement est encore plus long donc encore plus chaud.  

On a eu la chance de se trouver un petit restaurant tout propre où l'on va choisir dans une vitrine ce que l'on veut manger, parfait,  pas besoin de parler couramment indonésien pour pouvoir se sustenter, un papier et un crayon suffisent pour savoir le montant de l'addition quand il n'y a pas la toujours présente calculette, il faudrait quand même qu'on sache compter, c'est simple mais on se mélange toujours entre les centaines et les milliers et ça la fout mal, exemple, pour aller en ville en transport commun c'est 5 000 par personne donc pour le retour ce devrait être logiquement pareil donc on essaye plus ou moins de dire 5 000 avant de monter, l'accord semble conclut sur ce prix sauf qu'à l'arrivée c'était 50 000 car nous avions "chartérisé" le bémo pour nous seuls sans le comprendre, on voyait bien qu'il ne prenait personne d'autres sur le parcours mais cela ne nous gênait pas, il nous mettait la musique à fond,  et nous étions contents, la transaction s'est terminée à 30 000 (1,80€) et cela nous a appris qu'on peut "chartériser" un bémo, c'est encore deux fois moins cher qu'un taxi et en plus on a droit à la musique. 

La musique est omniprésente dans ces îles, aussi bien dans les maisons que dans les moyens de transport, avec un équipement surdimensionné pour la taille du véhicule et des basses à vous faire trembler de la tête aux pieds, c'est à celui qui y va le plus fort, c'est assez surprenant, c'est un genre de reggae pas désagréable du tout, assez loin de la musique que l'on peut entendre en Asie, elle va bien avec le côté insulaire , le soleil et la mer. Il arrive parfois que les hauts parleurs ne soient pas à l'intérieur mais sous la caisse, comme ça tout le monde en profite au passage ! 
Pour les anniversaires, les mariages la musique est également présente et au même niveau et cela peut s'entendre de loin ..... même la nuit, et quand elle s'arrête c'est le muezzin qui prend alors le relais .... mais on dort bien quand même! 

A SUIVRE .../... 

DERNIÈRE ÉTAPE EN INDONÉSIE 

Aller de TERNATE à MANADO est de la rigolade par avion en 40 minutes pour 20€ par personne, (le prix et la durée du TER ALES-NIMES), les avions ont l'air sûr tant qu'on les voit sur le tarmac, le décollage de l'ATR72 à hélices a été un peu bruyant mais personne n'avait l'air inquiet, c'est le bas prix du vol qui pousse à penser que l'entretien n'est pas des plus sérieux. Le vol s'est passé sans encombre et l'atterrissage a été aussi bruyant que le décollage,  donc tout va bien, ce doit être normal. 

En 40 minutes de vol on récupère une heure de décalage, nous ne sommes plus qu'à 7 heures en avance par rapport à la France.

Comme le lendemain nous devons prendre le bateau pour PULAU SIAU nous avons réservé un hôtel, près du port, fortement recommandé sur internet, une vraie merde, pour une nuit ça ira. La découverte de ce quartier de MANADO ne laissera pas un souvenir impérissable dans notre mémoire, pour avoir un peu de fraîcheur nous nous réfugions dans les supermarchés où à notre grande surprise on vend au "rayon grand frais" du serpent découpé en barquette et de magnifiques chauves souris en brochettes ! Bon appétit, Messieurs ! Heureusement nous avions mangé avant dans un petit bouibouis fort sympathique où ces délicieux mets n'étaient pas à la carte ! 

Le lendemain matin, on embarque sur un splendide bateau rapide qui nous emmène à destination en quatre heures, on longe pendant un bon moment la côte est de SULAWESI puis en haute mer on aperçoit toujours au loin quelques belles îles dominées par le cône d'un volcan éteint .... pour l'instant.

Pour apporter un peu de piment à notre voyage, nous avons été escortés un temps par une bande de joyeux dauphins, ça fait toujours plaisir de voir ça.

Et nous voilà arrivés à PULAU SIAU, l'île où le volcan fume encore !.......

À SUIVRE .../...

PULAU SIAU (1)

Ayu, "tenancière" du KALEA Beach Resort devait nous réceptionner à la descente du bateau, pour plus de précautions je lui avais dit que je porterai une casquette jaune pour me reconnaître au cas où d'autres occidentaux seraient sur le bateau, bien m'en a pris puisqu'un berlinois fait le voyage à côté de nous.
Non seulement, lors de l'achat du billet, la guichetière ne nous a pas donné les deux premiers billets qui lui tombaient sous la main mais deux excellentes places où l'on peut allonger les jambes et en milieu de bateau, (endroit moins sensible aux remous éventuels du bateau, comme je m'en suis aperçu en me promenant un peu lors de la traversée), mais en plus, pensant que nous pourrions nous ennuyer, elle a eu la délicate attention de nous donner comme voisin le 3ème occidental du bateau avec qui nous avons fait obligatoirement connaissance, un allemand avant tout berlinois, légèrement psycho-rigide parlant un excellent anglais, comprenant le français sans l'avoir étudié (?) mais se refusant à le parler avec des français car il ne possède pas les bases grammaticales, dit il.

Donc à l'arrivée pas de Ayu et évidemment tout le monde voulait nous emmener au seul hébergement de l'île, il a fallu essayer de leur faire comprendre que nous étions attendus ce qui n'est pas une mince affaire quand on ne parle pas indonésien, heureusement on a vu arriver en courant une grassouillette à la poitrine opulente qui s'est excusée d'être en retard, c'était Ayu.

Ayu parle très bien anglais car elle est divorcée d'un anglais avec qui elle a eu un enfant qui vit désormais avec elle après son retour au pays. Elle est super gentille mais son retard est représentatif du personnage, elle touche à tout et ne fait pas aboutir grand chose, elle propose une aide alors qu'elle a des milliers de choses à faire pour assurer la tenue de son établissement qu'elle néglige un peu

Le mot "RESORT" est un peu pompeux pour le lieu, les cinq bungalows sur la plage merveilleuse ont mal vieillis, d'autant plus vite que leur construction a été bâclée dès le départ avec de pauvres matériaux, un peu déçus, nous allons quand même nous en accommoder, et la gentillesse fait passer beaucoup de choses même un chiotte qui fonctionne mal et une douche qui ne dispense qu'un pipi de chat et pousse à poursuivre la "douche à l'indonésienne". 

Au bout de quelques jours, nous avons enfin compris la réalité de la situation, Ayu à son divorce a racheté le lieu en l'état, puis n'a pas eu l'idée ou les finances nécessaires pour le rénover, avec Dominique on a pensé qu'au lieu de racheter quatre  fauteuils et une table basse splendides faits de récupération de vieux pneus de moto à 90€ pièce (qui seraient du plus bel effet chez nous), il aurait mieux valu qu'elle investisse dans une machine à laver le linge pour elle et pour ses hôtes. Son manque de professionnalisme (bouffe moyenne, souvent insuffisante, horaires des repas plus qu'aléatoires) nous énerve un peu, mais une nouvelle fois sa gentillesse et ses attentions font passer la pilule.

Nous avons une nouvelle fois loué une moto et avons fait la découverte de l'île avec son volcan qui fume, sa route coupée puis refaite sur la dernière coulée de lave, ses sources d'eau quasiment bouillante qui coule dans la mer et surtout cette végétation luxuriante qui tombe sur une mer bleue où alternent les plages de sable blanc ou de sable noir. 

Je ne pensais pas que soit possible mais les routes ici sont encore plus pentues que dans les autres îles précédemment visitées, les pentes frisent à mon avis les 45° (la moitié d'un angle droit pour ceux qui ont oublié leur géométrie) avec une bonne machine, de bons freins et un bon moteur ce ne serait pas réellement un problème si ..... la montée ne se terminait pas par un virage à 90° (le voilà notre fameux angle droit !) sans aucune visibilité ne laissant le choix qu'au Klaxon à fond, la roulette russe ou la complète inconscience du danger, j'essaye pour ma conduite de fusionner tout ça en espérant ne pas croiser un de ces camions qui font un aller retour incessant pour la construction du prochain aéroport auquel je pense le autochtones d'ici ne sont pas opposés !

C'est lassant de le dire, mais une nouvelle fois les gens sont super gentils, c'est à nouveau les "ALLO MISTER" qui ont manqué à notre ego à Manado !

À SUIVRE .../...
PULAU SIAU (2)
Notre voisin berlinois ne se sent pas de conduire un deux roues, alors il passe le plus clair de son temps dans le hamac de sa terrasse à lire MOBY DICK pour la nième fois, dit il,en le qualifiant de psychorigide j'étais peut être loin du compte. Il me dit que les gens le regardent curieusement à cause de ses yeux très bleus, certes oui, mais je n'ai pas osé lui dire que son regard était un peu allumé. 
Il nous propose de faire une excursion dans les îles proches en partageant le prix du bateau, nous sommes partants.
Le lendemain, le petit déjeuner avalé, le bateau nous attend juste en face de nos bungalows, c'est marée haute et la montée dans le bateau est un peu rock'n'roll à cause des vagues. 
Superbe traversée, l'équipage se compose de deux hommes, le patron assis en proue en position de vigie donne les instructions qui s'avèrent surtout utiles pour le passage de la barrière de corail, par gestes il indique à l'homme au commande des moteurs de ralentir, d'aller plus à gauche ou à droite, à bâbord ou tribord pour les marins expérimentés que nous sommes !
Nous croisons à allure modérée entre les îles dans une eau qui va du bleu d'encre au bleu turquoise  un vrai régal pour les yeux, la traversée dure environ 45mn, et nous allons jeter l'ancre sur une plage de sable blanc merveilleuse avec des fonds d'une clarté à pousser au snorkling même les moins aguerris à cette pratique. Les coraux abondants ont perdu leur couleur probablement à cause de la pêche à la dynamite longuement pratiquée en Indonésie, mail il y a de beaux restes et plein de petits poissons de toutes les couleurs, on se croirait dans l'aquarium de la "mère à Titi", on se régale.
A entendre le berlinois les fonds et les poissons sont plus beaux dans une ïle à côté de Manado mais en revanche le paysage est nettement plus grandiose ici, il est même à couper le souffle, une vraie carte postale : plage de sable blanc, cocotiers et mer translucide et tout cela rien que pour nous. On se baigne, on arpente la plage et on pique nique, que demander de plus, et la météo est vraiment avec nous, juste quelques nuages histoire de rompre l'université du bleu.
On reste un bon moment, on a même la possibilité de faire une petite sieste à l'ombre car ça tape dur, pendant ce temps celui qui tient les commandes arpente la plage en quête de quelque trouvaille, il revient tout content avec une paire de lunettes de soleil toute neuve, il est ravi comme un gosse.
A 15h le patron nous propose, par gestes évidemment, de partir et  de faire un stop dans une autre île sur le chemin du retour, paysage toujours magnifique, il nous montre une splendide plage peu accessible à cause des vagues mais que l'on va aborder par l'autre côté plus calme. L'acolyte nous fait comprendre qu'il est intéressant de traverser lîle pour aller voir l'autre côté aperçu en arrivant, il nous engage à le suivre à travers la forêt, il est pieds nus et s'engage d'un pas ferme dans une eau maronnasse qu'on ne peut pas imaginer à partir de la plage où il est bien évident je n'aurais jamais mis les pieds si il n'avait pas été là, et ne voulant pas nous dégonfler on le suit en priant le ciel que cette eau saumâtre dans laquelle on s'enfonce à mi mollet ne soit pas le repère d'un quelconque serpent ou insecte malfaisant, on n'ose pas s'accrocher aux arbres proches qui évidemment doivent être plein de piquants ou de fourmis. 
La traversée n'est pas longue et on est tout heureux de pouvoir se débarrasser dans la mer de l'odeur de vase imprégnée sur nos chaussons de nage.
Nous sommes bien récompensés car la plage est magnifique et couverte de coquillages plus beaux les uns que les autres avec des morceaux de corail bleu tranchants sur le sable blanc. Il nous invite à le suivre pour nous montrer d'énormes cratères dans le sable à l'abri de la plage, il agite les deux bras et nous interprétons ces gestes comme ceux d'une tortue de mer qui vient là pour pondre, il est bien évident que ne nous comprenant pas, il ne nous contrarie pas, mais en fait ses gestes, apprendrons nous plus tard, sont ceux d'énormes oiseaux qui n'ont rien à voir avec les tortues, comme quoi le langage des gestes a ses limites quand on a un imaginaire conditionné !
Le retour à travers la jungle n'a pas été plus glorieux et courageusement je fermais la marche pour voir jusqu'où les autres s'enfonçaient. Un bon bain dans cette splendide mer nous a fait oublier cette infernale traversée.
Aujourd'hui, bon déjeuner en ville puis visite de la partie nord de l'île avec des pentes de plus en plus "pentues" !
À SUIVRE .../... 
PULAU SIAU : le départ !
Je reviens deux secondes sur le cas AYU. 
Un soir, la coupe a été pleine, rentrant d'une balade à moto, quand la nuit est tombée nous sommes restés dans le noir jusqu'à son retour, en plus assoiffés car il ne restait pas une bière dans le frigo et évidemment le repas du soir n'était pas prêt et pas prêt de l'être car la "cuisinière" habituelle, prétextant un pet de travers, avait fait faux bon à midi sans crier gare. 
Ayu a compris et approuvé notre mécontentement mais s'est réfugiée derrière le fait qu'elle ne pouvait  personne de fiable pour l'aider et la seconder dans les tâches essentielles de la tenue de son "resort" : Il y a celui qui boit dès le petit déjeuner et qui est rapidement bourré mais gentil, celui qui mange un morceau et aussitôt va faire une sieste dans le hamac, son seul réel boulot consistant à ramasser les feuilles une fois par jour, puis épuisé il retourne se coucher dans le bungalow laissé libre et ainsi de suite ....
Il faut reconnaître que son "resort" ressemble plus à la maison du Bon Dieu qu'à un hébergement digne de ce nom : le linge est douteux, aucun ménage n'est jamais fait dans les chambres et on se demande même si les draps ont été changés à notre arrivée, quand un client s'en va sa chambre reste en l'état pendant plusieurs jours avec les poubelles pleines et les bouteilles vides qui traînent sur la terrasse du bungalow. 
Maison du Bon Dieu car on se sait pas qui est qui et ce qu'il est censé faire, en plus de son fils, elle héberge à demeure la petite fille de celui qui dort tout le temps et dont la mère est partie en Papouasie refaire sa vie sans se soucier de l'existence de sa fille, plus des petits camarades d'école qui se trouvent mieux chez elle qu'à la maison, heureusement ils sont tous d'une gentillesse exceptionnelle qui pousse à l'indulgence, mais quand même il a fallu mettre les choses au point gentiment mais avec un peu de vigueur, et lui faire comprendre que nous étions des hôtes payants et non des amis, que les prix pratiqués étaient loin d'être cadeau pour l'Indonésie et qu'il faudrait quand même qu'elle fasse attention si elle ne veut pas que son "resort" sombre en raison des mauvais commentaires qu'il suscite. 
Elle en a conscience mais commence à nous expliquer à nouveau ses problèmes insolubles de gestion du personnel. Les habitants de lîle sont loin d'être des foudres de guerre : quand on a besoin d'argent on va ramasser un peu de noix de muscade dans la forêt, ces quelques sous permettent de voir venir pendant quelques jours et ainsi va la vie, elle nous dit avoir payé un téléphone à sa "cuisinière" qui depuis passe son temps sur les réseaux sociaux et la laisse tomber à la première tension "professionnelle" pourtant justifiée.
Nous décidons d'écourter notre séjour d'une journée pour "aller récupérer" un jour de plus au Novotel de Manado, où nous allons redécouvrir l'eau chaude, la douche et des chiottes qui marchent, ceci avant d'aborder le retour vers KUALA LUMPUR d'où nous partirons pour le YUNAN,  pour parodier le titre  du film des américains qui "font" l'Europe en 7 jours "Et demain ,la Belgique" pour nous ce sera .... "Et demain, la CHINE" !
Conclusion de cette formidable première partie de voyage, nous avons redécouvert l'Indonésie, où nous n'étions plus venus depuis des décennies et nous n'en sommes pas encore partis que nous commençons à faire des projets pour y revenir l'année prochaine ! 
À SUIVRE  .../...
Nous partons un dimanche et la nostalgie et le mot "endimanché", que les moins d'un certain âge ne peuvent pas connaître, me revient à l'esprit,  car ici en pays chrétien le dimanche reste bien ancré. 
En semaine, ils sont habillés de bric et de broc, voire même plus de broc que de bric, mais le dimanche on les voit, le missel à la main, dans leurs plus beaux habits pour aller à l'église, parfois l'office est célébré sur une terrasse et en passant en mini bus on remarque qu'en nous voyant passer, ils hésitent entre le "ALLO MISTER" et le "ALLELUIA" ! 
Quelques mots sur Dominique, non pas ma charmante épouse mais son homonyme qui aurait dû nous enregistrer à l'arrivée arrivée, il nous tombe dessus alors que nous étions tranquillement installés au soleil en guettant l'arrivée du bateau. 
Dominique est l'homme à la triple casquette : 
1/ C'est celui qui enregistre les étrangers à leur descente du bateau pour les statistiques touristiques (?)
2/ C'est l'homme qui sert de guide pour monter sur le volcan. 
3/ C'est enfin le journaliste local.
Avec un tel interlocuteur, on ne peut avoir qu'une conversation enrichissante dans un anglais plus que passable.
- Le statisticien nous apprend que cette année les français risquent de dépasser les allemands par leur fréquentation dans l'île, par un grand sourire, nous lui marquons notre réelle satisfaction cocardière.
- Le guide nous apprend, que deux jours avant, la terre a tremblé et que le volcan s'est un peu réveillé, nous avons eu droit aux photos du sismographe montrant l'enregistrement de la secousse (que nous n'avions pas ressentie !) et de l'embrasement au sommet du cône du volcan visible lors de la nuit (que nous n'avions pas vu !). 
Dans la journée nous avions seulement remarqué une fumée un peu plus importante que de coutume. Il nous rassure en nous disant que le risque d'éruption est peu probable car vu la configuration du volcan, il faudrait que l'activité soit plus importante pour que la lave vienne à déborder du cratère. A l'entendre, le volcan, toujours en activité, fait l'objet d'un suivi particulièrement attentif ..... voilà qui est rassurant !
- Quant au journaliste, il nous apprend que fin juin il devrait y avoir des élections, ce que l'on avait déjà remarqué en raison de l'abondance des panneaux électoraux bordant toutes les route dans toutes les îles que nous avons traversées. Très souvent, nous avons fait la remarque qu'avec de telles têtes, femme ou homme, on n'était pas prêt à leur donner notre voix et à leur confier notre portefeuille ! 
Le problème spécifique à cette ile est le prix d'achat des noix de muscade honteusement bas et dont le commerce est (excuse moi, Sylvie !) entre les mains d'un chinois sans foi ni loi. Nombreux espèrent que le fermier qui se présente sera élu et pourra faire relever, sans s'enrichir plus que de normal, pensai je, in peto, le prix de cette manne céleste qui est vraiment la seule source de revenus de cette île. Le représentant actuel n'est pas prêt à lâcher le morceau et c'est sa femme qui se présente à sa place, la soupe doit être bonne. 
J'apprends que la noix de muscade ne fait pas ici l'objet d'une culture particulière, elle pousse dans la forêt sur des terres qui n'appartiennent à personne, elle ne se cultive pas, il suffit de la ramasser quand elle tombe puis de la faire sécher sur les bords de routes sur de grandes nattes, la chaleur du goudron et du soleil faisant le reste. Ce n'est pas un fruit saisonnier, les noix tombent toute l'année quand elles sont mûres. Dominique a bon espoir que les choses vont changer en juin.
En plus de cela, il essaye d'éduquer la population à moins polluer leur île par les déchets plastiques, il commence à avoir des résultats, il y a du boulot mais il ne désespère pas principalement avec les jeunes.
Le bateau arrive et nous partons pour Manado où nous avons fait une réservation au NOVOTEL qui est un peu en dehors de la ville, qui ne présente pas trop d'intérêt, et pas loin de l'aéroport, avec les orages un peu violents, nous n'avons pas pu profiter de la piscine, dommage.
À SUIVRE .../... Si Internet le permet en Chine !

Dernière mise à jour le 01/04/2022

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